Des affrontements ont opposé l’armée somalienne aux forces loyales aux autorités de la région méridionale semi-autonome du Jubaland, ont indiqué hier le gouvernement et des responsables militaires, cités par l’AFP.
La Somalie, en proie aux conflits, est une fédération composée de cinq Etats membres semi-autonomes, le Puntland, le Jubaland, le Galmudug, le Hirshabelle et le Sud-Ouest, et d’un gouverne-ment central établi à Mogadiscio, la capitale.
Les tensions notoires entre l’autorité centrale et le Jubaland se sont accrues depuis la réélection d’Ahmed Madobe au poste de président régional pour un troisième mandat. Le processus a été jugé «illégal» par le gouvernement central, qui estime qu’Ahmed Madobe n’est plus éligible, car il a déjà effectué le maximum de deux mandats prévu par la Constitution.
Un mandat d’arrêt a été délivré contre lui par un tribunal de Mogadiscio. Les heurts se sont produits hier matin près de la péninsule méridionale de Ras Kamboni, à quelque 290 km de la localité de Kismayo. Chaque camp a revendiqué la victoire. «Des membres des forces du Jubaland, qui sont utilisées à mauvais escient par Ahmed Madobe, ont attaqué la base militaire de l’armée nationale somalienne et les forces du Jubaland dans la région du Bas Juba», a déclaré dans un communiqué le ministère de la Défense.
Il a aussi affirmé que A. Madobe, un ancien chef de guerre, a noué un accord avec les islamistes radicaux shebab permettant à ses forces de transiter par les territoires qu’ils contrôlent. L’administration du Jubaland a pour sa part affirmé avoir été attaquée, indiquant que l’armée somalienne «a lancé un assaut sur la base militaire des forces du Jubaland». «Ils ont commencé à attaquer avec des drones et c’est ensuite monté en puissance», a indiqué à la presse à Kismayo un ministre local en charge de la Sécurité, Adan Ahmed. Les communications restent difficiles dans la région et les informations sont rares.
Le Kenya et l’Ethiopie voisins voient dans le Jubaland, une région luxuriante et relativement prospère de la Somalie où ils ont de nombreuses troupes, une zone tampon contre les islamistes shebab qui ont organisé plusieurs attaques sanglantes dans leurs pays.