Soirées de la chanson du patrimoine : Le madih et le chant traditionnel féminin à l’honneur

24/03/2024 mis à jour: 00:54
APS
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Des troupes de chant traditionnel, exclusivement féminin d’Annaba, d’Alger et de Tizi Ouzou, ont animé, vendredi soir à Alger, «Les soirées de la chanson du patrimoine» dans la pure tradition du ramadan, célébrant traditionnellement le partage et la communion.
 

Accueillie à la salle de spectacles du palais de la culture Moufdi Zakaria, la soirée a drainé un public nombreux, venu découvrir une variété de chants féminins et de madih, rendus par des troupes venus de Tizi Ouzou, Annaba en plus d’Alger, dans une ambiance empreinte d’originalité et de spiritualité. 

Ouvrant le bal de la deuxième soirée du programme artistique dédiée à «la chanson du patrimoine», ouvert le 15 mars, la troupe de chant traditionnel kabyle Agraw tlawin (Groupe de femmes) de Takoucht, un village de Bouzguene (Tizi Ouzou), a ravivé la tradition ancestrale à travers des madih et chants traditionnels, alternant compositions de cette troupe de 15 membres et Achewiq, un chant traditionnel kabyle exclusivement féminin. 

Accompagnées par percussionniste (bendir) et vêtues de robes kabyles, Agraw tlawin a séduit le public par ses chants (madih) de louange au Prophète Mohamed (QSSSL), Achewiq et une chanson en hommage à Hnifa (1924-1981), une des pionnières de la chanson féminine kabyle avec Cherifa. Toujours dans le chant religieux et spirituel, la troupe féminine de l’association Djoudhour fkirette (Les racines) de Annaba, a présenté des chants traditionnels et madih soufis, rendus dans des rythmes malouf, une des écoles de la musique andalouse, qui compte également celles du malouf et la sanaâ. 

En plus des louanges au Prophète (QSSSL) et les invocations, les membres de la troupe ont rendu des chants évoquant le vivre-ensemble, le partage et la foi, dans un décor embelli par les costumes traditionnels portés sur scène par les chanteuses. Houria Adjili, chanteuse et cheffe d’orchestre, a affirmé que la participation de Djoudhour fkirette, à cet évènement, vise à transmettre le madih soufi féminin de la ville d’Annaba, contenant des chants de grands noms du malouf, à l’image de Hassan El Annabi (1925-1990). En dernière partie de la soirée, Latifa Benakouche et sa troupe a gratifié le public d’un florilège de pièces alliant madih, et m’samaâ, un genre musical algérois exclusivement féminin. Accompagnée par un orchestre de musiciennes dont une violoniste, une pianiste et une percussionniste, Latifa Benakouche, a revisité des titres du chaâbi notamment Chehilet Laayani. 

En présence du directeur du palais de la culture, Ahcène Ghida, les troupes participantes se sont vu remettre des trophées d’encouragement. Organisées par le palais de la culture Moufdi Zakaria, les «Soirées de la chanson du patrimoine» se poursuivent jusqu’au 5 avril dans le cadre de son programme artistique pour le mois du ramadan, avec des récitals et concerts animés par des artistes et troupes issus de plusieurs villes du pays. 
 

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