Situation sécuritaire au Niger : Au moins 15 soldats tués dans des combats près du Burkina Faso

24/07/2024 mis à jour: 18:50
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La situation sécuritaire au Niger est très préoccupante

Au moins 15 soldats ont été tués lundi dans des combats dans l’ouest du Niger, une région toujours déstabilisée par les djihadistes, près d’un an après l’arrivée au pouvoir d’un régime militaire dans ce pays sahélien, a rapporté hier l’AFP citant un communiqué.


«Lundi 22 juillet, une unité des Forces de défense et de sécurité (FDS) en opération s’est accrochée avec des groupes armés terroristes sur l’axe Bankilaré-Téra, aux abords du village de Fonéko», dans la région de Tillabéri (ouest), a annoncé hier le ministère de la Défense dans un communiqué lu à la télévision publique. Il fait part d’un «bilan provisoire» de 15 soldats tués, «trois disparus» et «16 blessés pris en charge par l’hôpital de Téra». Le département de Téra est situé dans la vaste région de Tillabéri, au sein de la zone dite des «trois frontières», entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, devenue un repaire pour les djihadistes sahéliens affiliés à l’Etat islamique et Al Qaîda. 


Cette attaque survient près d’un an jour pour jour après le coup d’Etat qui a porté le 26 juillet 2023 un régime militaire à la tête du Niger, une prise de pouvoir notamment justifiée par la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays. Un an après, les attaques de l’Etat islamique et Al Qaîda dans la zone de Tillabéri se poursuivent : les embuscades et affrontements sanglants entre armée et djihadistes ont fait, ces dernières semaines, plusieurs dizaines de morts dans les deux camps. 


Dans son communiqué d’hier, le ministère nigérien assure que 21 «terroristes» ont été tués dans ces affrontements et huit de leurs motos «détruites». Deux véhicules de l’armée nigérienne ont également été détruits. La «prompte intervention des renforts à partir de Téra» a «contraint l’ennemi à rompre le contact et à (se) replier vers le nord», explique-t-il.


Téra est également le lieu de passage de milliers de camions de fret du Niger arrivant chaque mois du port de Lomé, au Togo, via le nord du Burkina, sous escorte des armées des deux pays voisins.


Affrontements

Malgré un important déploiement militaire et la promesse de quadrupler les effectifs de l’armée d’ici à 2030, les civils ne sont pas non plus épargnés, mais les bilans officiels restent sporadiques et ceux indépendants difficiles à obtenir. 

Le 25 juin, 20 soldats et un civil ont été tués dans la zone de Téra dans une attaque menée par «une coalition de groupes armés». En réponse, l’armée a dit avoir tué «plus de 100 terroristes». Mi-juillet, sept civils ont été tués par des «terroristes» dans le village de Dosso Kourégou, toujours dans la même région. 
Le Niger est également confronté dans son Sud-Est à des violences de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). 

Le régime militaire, dirigé par le général Abdourahamane Tiani, a déclaré lundi la journée du 26 juillet fête officielle pour commémorer son arrivée au pouvoir, date depuis laquelle le président civil renversé Mohamed Bazoum et son épouse Hadiza sont détenus.

Hier, la France a demandé la «libération inconditionnelle et immédiate» du président Bazoum. «Cela fait un an qu’il est retenu prisonnier dans des conditions scandaleuses», a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. 

Dans sa lutte contre les djihadistes, le Niger a tourné le dos, depuis le coup d’Etat, à ses partenaires traditionnels.
La France, ex-puissance coloniale, a été priée fin 2023 de faire partir ses soldats basés au Niger pour lutter contre les djihadistes. Et d’ici à mi-septembre, les Américains auront également plié bagage, quittant notamment leur base de drones à Agadez (nord), après celle de Niamey. Parallèlement, Niamey s’est rapproché de partenaires jugés «sincères» : l’Iran, la Turquie et la Russie, qui a envoyé des instructeurs militaires en avril et en mai, et de ses voisins le Burkina Faso et le Mali, eux aussi gouvernés par des régimes militaires et visés par les djihadistes.

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