Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) réitère son appel à «un règlement de la crise multidimensionnelle que traverse le pays, dans le cadre d’un processus constituant impliquant le plus grand nombre d’Algériens».
Dans un communiqué rendu public hier, à l’issue de la réunion de son secrétariat national, ce parti dénonce notamment la politique du tout-répressif du pouvoir en place. «En faisant le choix du tout-répressif pour restaurer un système qui a ruiné le pays et qui, au demeurant, a été condamné par l’histoire, le pouvoir peut retarder pour un temps la volonté du peuple de se réapproprier son destin mais ne peut la contrarier indéfiniment», explique le RCD, pointant du doigt la «persistance de l’impasse politique qui caractérise la vie nationale».
Selon la même source, le pouvoir est «incapable d’esquisser la moindre perspective de sortie de crise et de susciter une adhésion quelconque, y compris parmi ses traditionnelles clientèles». Devant cette situation, lit-on dans le même document, «le pouvoir poursuit sa politique de fuite en avant et continue son entreprise de criminalisation de l’action politique pacifique». «L’instrumentalisation de la justice et la répression systématique de toute voix discordante rythment la vie politique nationale», condamne la direction du RCD, en citant les traitements réservés aux partis d’obédience démocratique, dont le PST, l’UCP et le MDS. «La persécution de militants, de journalistes et d’activistes politiques se poursuit inlassablement», affirme la même source, en qualifiant de «gravissime» le décès en prison de Hakim Debazi.
Et de réclamer «que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame afin que les responsabilités soient établies». «Le drame des détenus d’opinion interpelle tous les Algérien(ne)s épris de justice et de liberté. L’arbitraire dont ils sont victimes doit être dénoncé énergiquement et leur libération exigée avec force.
Le scandale des arrestations pour délit d’opinion et du recours systématique à la détention préventive en violation de la Constitution resteront une tache indélébile dans les annales judiciaires algériennes», soutient le RCD, qui dresse aussi un tableau sombre de la situation socioéconomique du pays, marquée par l’érosion du pouvoir d’achat des Algériens. «Ces problématiques fondamentales ne pourront être résolues sans l’implication effective de l’ensemble des acteurs économiques.
Plus encore, il est illusoire d’espérer relever le défi de la relance économique et de l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens sans le rétablissement de la confiance et l’adhésion des Algérien(ne)s. Il est, malheureusement, évident que ce ne soit pas le souci premier du pouvoir en place», déplore le parti.
Revenant sur les préparatifs du sixième congrès du RCD, programmé pour le 4 juin prochain, la direction du parti annonce l’organisation des congrès régionaux durant la deuxième quinzaine de ce mois de mai.
Pour rappel, deux candidats se sont officiellement lancés dans la course pour succéder à Mohcine Belabbas, qui avait annoncé, il y a plusieurs mois, sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat à la tête du parti. Il s’agit de Atmane Mazouz et de Mourad Biatour.