Une femme singapourienne âgée de 45 ans a été exécutée ce aujourd'hui pour trafic de drogue, devenant ainsi la première femme à subir la peine capitale dans la ville-État en près de 20 ans.
Saridewi Binte Djamani a été reconnue coupable d'avoir trafiqué 30,72 grammes d'héroïne, soit plus de deux fois la quantité passible de la peine de mort à Singapour.
Le naufrage du 13 au 14 juin dernier d'un chalutier surchargé parti de Libye a coûté la vie à environ 750 personnes, dont seulement une centaine a survécu. Saridewi Binte Djamani avait été condamnée en 2018 pour son implication dans cette affaire. Elle avait fait appel de sa condamnation et de sa peine, mais ses appels ont été rejetés, y compris celui pour une clémence présidentielle.
La dernière exécution d'une femme à Singapour remontait à 2004. Depuis mars 2022, les exécutions judiciaires ont repris après une pause de deux ans due à la pandémie de Covid-19, et au total, 15 prisonniers ont été exécutés.
Malgré les appels internationaux à la clémence, le gouvernement singapourien maintient sa position sur la peine de mort pour les infractions liées aux drogues. Singapour applique l'une des législations les plus sévères au monde concernant les stupéfiants, avec une peine de mort pour le trafic de plus de 500 grammes de cannabis ou de plus de 15 grammes d'héroïne.
Richard Branson, milliardaire et militant, avait fait appel à Singapour pour commuer la peine de Saridewi Binte Djamani et mettre fin à son exécution. Amnesty International a également critiqué la persistance de Singapour à appliquer la peine de mort pour les délits liés aux stupéfiants, affirmant que cela enfreint les normes internationales en matière de droits humains. Toutefois, le gouvernement de Singapour maintient que la peine de mort a contribué à faire du pays l'un des plus sûrs d'Asie.