Taïwan a annoncé hier avoir détecté 35 avions militaires chinois autour de l’île en quelques heures, certains se dirigeant vers le Pacifique occidental pour rejoindre le porte-avions chinois Shandong dans le cadre d’un «entraînement maritime et aérien conjoint».
Environ 28 avions ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan et certains avions de chasse «ont traversé le canal de Bashi vers le Pacifique occidental pour mener un entraînement maritime et aérien conjoint avec le porte-avions Shandong», a indiqué le ministère dans un communiqué, cité par l’AFP. «Les forces armées ont surveillé la situation et ont chargé des avions de patrouille aérienne, des navires de la marine et des systèmes de missiles terrestres d’y répondre», poursuit le communiqué. Le ministère de la Défense taïwanais a constaté une hausse des incursions maritimes et aériennes chinoises autour de l’île au cours des derniers jours.
Il a affirmé mardi avoir détecté 22 avions de combat et 20 navires militaires autour de Taïwan entre lundi et mardi matin. Le porte-avion Shandong a été détecté lundi à environ 60 milles nautiques (111 kilomètres) au sud-est du point le plus méridional de l’île. Pékin n’a pas fait de commentaire à ce stade sur ces exercices. Mais le Commandement du théâtre occidental, qui organise les manoeuvres autour de Taïwan, a affirmé mercredi qu’une «unité aérienne» a effectué un entraînement «récemment», dans un rayon de plusieurs «milliers de kilomètres», sans mentionner l’île.
Samedi, un porte-parole militaire chinois a déclaré que les soldats chinois restaient «constamment en état d’alerte élevée» après le passage de deux navires américain et canadien par le détroit de Taïwan. La marine américaine a déclaré qu’il s’agit d’un destroyer lance-missiles classe Arleigh Burke, l’USS Ralph Johnson, et de la frégate HMCS Ottawa, et que ce transit «démontre l’engagement des Etats-Unis, de leurs alliés et de leurs partenaires en faveur d’une région indo-pacifique libre et ouverte ».
En avril, Pékin a mené des exercices militaires simulant un encerclement de l’île, après une rencontre entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et le président de la chambre des Représentants américaine Kevin McCarthy en Californie. Taïwan vit sous la menace constante d’une invasion par Pékin qui considère l’île autonome comme une partie de son territoire à reconquérir par la force si nécessaire.