En décembre dernier, les autorités algériennes ont annoncé de nouvelles modalités de délivrance de visas aux touristes étrangers qui souhaitent visiter le Sahara algérien. Ils peuvent désormais obtenir un visa de régularisation directement à leur arrivée en Algérie.
En tout, ce sont 24 wilayas du Sud qui sont concernées par ces modalités et facilités d’octroi de visas. Plutôt que de s’ouvrir carrément sur le monde entier, l’Algérie a choisi d’ouvrir uniquement la porte qui donne directement sur son immense Sahara. Qu’à cela ne tienne, restons optimistes et voyons là un premier pas sur le chemin de l’ouverture complète.
Ces derniers temps, des youtubers font régulièrement le buzz avec des vidéos tournées en Algérie. Et c’est avec une joie et une surprise teintées de jubilation que ces influenceurs et créateurs de contenu font découvrir cette «nouvelle destination» d’un pays longtemps fermé sur lui-même.
Un pays qui a longtemps cru que ses richesses souterraines le dispensaient d’avoir des visiteurs en exploitant ce que l’histoire et la nature lui ont fait comme cadeaux.
Dans ces vidéos, on y découvre pêle-mêle toute la diversité et la richesse d’un pays millénaire aux dimensions de continent. Djanet et ses paysages lunaires, les dédales pittoresques de La Casbah d’Alger, les vieux villages de pierre de Kabylie sur fond de montagne enneigée, les fameux ksour et les sables rouges de Timimoun, les canyons et les habitations troglodytes des Aurès, la corniche d’or de Jijel, le parc de Taza, de Tissemsilt, les cèdres du Belezma, les macaques de Tala Guilef, les gravures rupestres du Tassili, les plages de sable fin qui courent de Tlemcen à El Kala, le Tombeau de la Chrétienne, le mausolée de Medghacen, les djeddars de Frenda, la forêt de Yakouren et de l’Akfadou, le Pic des singes à Gouraya, Timgad, Djemila, Tipasa, le coucher de soleil de l’Assekrem, la cité interdite de Sefar, Tadrart Rouge, Issendilen…
Bon sang ! La liste est encore très longue, mais cela donne déjà le tournis autant de curiosités, de sites, de monuments.
C’est vrai que nous avons toutes ces richesses mais peu de ports, d’aéroports, de gares, de trains dignes de ce nom. Pas d’hôtels en grand nombre, pas beaucoup de bons restaurants et il n’y a pas non plus de bureaux de change à chaque coin de rue.
On ne peut rien payer ni réserver en ligne et les taxis continuent de dicter leurs destinations à leurs clients et, par-dessus tout, les sachets en plastique continuent de flotter comme de lugubres drapeaux partout dans le pays. Bref, nous avons les produits mais pas les circuits.
Nous avons la beauté des sites touristiques mais pas la mentalité qui doit aller avec. C’est pour cela qu’il nous faut une révolution par semaine pour tout changer, tout réparer, tout remettre à plat.
De temps en temps, un événement, comme le clip de DJ Snake ou le film de Yann-Arthus Bertrand, L’Algérie vue du ciel, vient rappeler à l’Algérien que son pays est beau, vaste et immensément riche en nature, en culture et en patrimoine. Il est peut être temps à ses enfants de s’élever à la hauteur de leur pays.