Secteur des travaux publics à Boumerdès : D’importants budgets non consommés

20/06/2022 mis à jour: 14:08
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Photo : D. R.

Des oppositions aux projets ne sont pas levées en raison de l’insuffisance des montants d’indemnisation proposés aux propriétaires terriens.

La direction des travaux publics de la wilaya de Boumerdès bénéficie chaque année d’importantes enveloppes financières. Durant les années précédentes, une somme de 2,3 milliards de dinars a été dégagée pour le revêtement et l’entretien des routes nationales traversant le territoire de la wilaya, mais 45% de cette somme tarde à être consommée, a-t-on appris de source officielle.

Le projet d’amélioration de l’état de la RN05 entre Thénia et Corso et pour lequel les autorités ont consacré 11 milliards de centimes, patine depuis plusieurs mois, suscitant l’indignation et la colère des usagers. Lancé en 2017 pour atténuer les bouchons sur les routes du littoral, l’évitement de la ville de Boumerdès connaît lui aussi beaucoup de retard dans la réalisation. Pourtant, l’Etat a réservé plus de 600 milliards de dinars à cet effet et trois entreprises ont été mobilisées afin d’achever les travaux dans les délais.

Les autorités ont annoncé la réception du projet pour fin 2022. Ce qui semble impossible au vu de l’état d’avancement des travaux et des moyens mobilisés par les entreprises. Autre contrainte : plusieurs oppositions ne sont pas encore levées à cause de l’insuffisance des montants d’indemnisation promis aux propriétaires terriens par les autorités. «C’est de la hogra. Le tracé de la route passe au milieu de nos terres. On sera défalqué d’une superficie de 3 ha. La valeur du mètre carré est fixée à 1200 DA par la direction des Domaines. C’est une dépossession, car la terre est le bien le plus précieux dont nous disposons», dénonce un habitant de haouch Brok.

Un autre affirme que le terrain se vend entre 20 et 30 000 DA/m2 dans les environs, ajoutant que beaucoup de citoyens ayant acheté des parcelles se trouvant sur l’itinéraire de la route subissent cette injustice. «Même les exploitants des EAC ne sont pas astreints au même barème des indemnisations. J’ai un voisin auquel on a confisqué un vaste terrain qui, de surcroît, est planté d’oliviers. On ne lui a encore rien remboursé. Comment voulez-vous ne pas vous opposer à un tel projet ?», s’insurge-t-il. Les retards dans l’avancement des projets n’est pas le seul reproche fait à la DTP. Parfois, la qualité des travaux laisse vraiment à désirer.

C’est le cas sur l’axe de la RN12 reliant Si Mustapha aux Issers où des nids de poules commencent à apparaître sur la voie moins de deux ans après son revêtement. S’agissant des chemins de wilaya, la DTP a bénéficié de 500 millions de dinars pour assurer leur entretien, mais seulement 30% de cette somme ont été consommés, ajoute notre source.

Pourtant, certaines routes sont dans un état déplorable. L’exemple des CW02, CW152 ou encore le CW154 desservant les localités de Baghlia, Taouarga et Afir en sont la parfaite illustration.

Même chose sur la route reliant Bordj Ménaiel à Cap Djenet ou encore celui menant de Si Mustapha à Zemmouri devenue le cauchemar des estivants à cause de sa détérioration et les bouchons qui s’y forment à longueur de journée. La DTP a bénéficié aussi de plus de 685 millions de dinars pour améliorer l’état des chemins communaux.

Néanmoins, 40% des projets inscrits ne sont pas encore réalisés, a-t-on encore appris. Cette année, l’Etat a alloué 400 millions de dinars pour le secteur dont 350 millions ont été réservés pour l’entretien des chemins de wilaya tandis que le reste servira à la réhabilitation des chemins communaux. Il reste à espérer que les projets inscrits soient réalisés dans les délais afin d’alléger les souffrances des automobilistes. 

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