Des problèmes persistent encore, comme la surcharge dans des CEM à Hamma Bouziane, le manque de personnel qualifié dans les cantines du primaire et la dégradation de certaines structures en préfabriqué.
Le secteur de l’éducation dans la wilaya de Constantine, bien qu’ayant connu des progrès notables, avec la réalisation de nouveaux établissements scolaires, la rénovation d’infrastructures existantes et la construction d’extensions par des salles de classe, demeure confronté à des insuffisances persistantes.
Près d’un trimestre depuis la rentrée scolaire, ce dossier a été présenté lors de la récente session de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), mettant en lumière les défis et les acquis de ce secteur stratégique. Hamid Bahouli, président de la commission de l’éducation de l’APW, a souligné, dans son exposé, que la wilaya compte actuellement 280 699 élèves répartis sur 790 établissements couvrant les trois paliers éducatifs.
Ces structures ont été renforcées par l’ouverture récente de deux collèges à Didouche Mourad et Ibn Ziad, ainsi que par la mise en service de 23 cantines scolaires et l’aménagement de quatre salles supplémentaires. Cependant, bien que des efforts significatifs aient été consentis, une question cruciale persiste : la situation actuelle est-elle vraiment satisfaisante ?
Selon le rapport de la commission de l’éducation de l’APW, si l’état des écoles primaires est jugé acceptable, il reste à intensifier l’implication des municipalités pour améliorer certains établissements. Concernant les collèges, un budget de 29 milliards de centimes, issu de divers financements, a permis la réalisation de travaux de réhabilitation dans plusieurs structures.
Néanmoins, environ 102 collèges, notamment ceux construits en préfabriqué, nécessitent des rénovations majeures, dont le coût est estimé à plus de 85 milliards de centimes.Malgré les rénovations entreprises, les infrastructures éducatives souffrent de nombreuses lacunes. La surcharge dans des collèges, notamment dans la commune de Hamma Bouziane, demeure un problème critique.
Cette commune enregistre la plus importante densité de la population dans la wilaya de Constantine. Par ailleurs et en dépit des avantages de la numérisation, la mobilité des enseignants et des élèves, exacerbée par des opérations de relogement, complique davantage l’organisation scolaire.
Des défis persistants
À titre d’illustration, une enseignante domiciliée à Didouche Mourad est contrainte d’effectuer un trajet épuisant pour rejoindre son poste à Benbadis, plus connue par El Haria, parcourant chaque jour des dizaines de kilomètres à travers trois communes via des moyens de transport divers. Un autre point noir concerne des infrastructures sportives, qui, bien que programmées depuis plus d’une décennie, notamment depuis 2006, restent inachevées.
D’autres projets sont suspendus ou non lancés, à l’instar du plus récent inscrit en 2013. Citons le cas d’une salle de sport dans un lycée à Didouche Mourad programmée en 2008, finalisée, mais inutilisable en raison de fuites d’eau. La qualité des repas dans les cantines scolaires reste une source de préoccupation. Contrairement aux cycles moyen et secondaire, où le recrutement des cuisiniers repose sur des critères de qualification, les écoles primaires souffrent d’un manque de personnel compétent. Cette situation impacte directement la qualité des repas servis aux élèves.
Pour faire face à ces insuffisances et répondre aux attentes croissantes des citoyens, il est impératif de mettre en œuvre les recommandations formulées par la commission de l’éducation de l’APW. Ces propositions visent à améliorer les infrastructures et les services et à rehausser le prestige du secteur éducatif dans la wilaya. Parmi celles-ci, il est essentiel d’accompagner l’expansion urbaine en dotant les communes d’infrastructures scolaires adaptées aux besoins des familles relogées.
Garantir une main-d’œuvre qualifiée dans les cantines des écoles primaires via des formations adaptées à travers des conventions avec le secteur de la formation professionnelle est primordial pour la commission. Cette dernière a exigé d’améliorer le transport scolaire en étendant les lignes existantes et en désignant des superviseurs au niveau communal pour en assurer le suivi.
Pour promouvoir les activités sportives, il est proposé de multiplier les terrains synthétiques et d’équiper les établissements d’outils nécessaires. En outre, la commission insiste sur le renouvellement des équipements des cantines scolaires, dont les réfrigérateurs, les fours, et autres ustensiles, avec la mise en place de moyens de transport respectant les normes sanitaires pour acheminer les repas.
Malgré les efforts déployés par l’État pour garantir un système éducatif de qualité, de nombreux obstacles entravent encore la progression de la wilaya dans les classements nationaux, notamment pour les examens du baccalauréat. Tout en reconnaissant ces défis, le wali Abdelkhalek Siouda a attribué certains dysfonctionnements aux enseignants, dénonçant des grèves fréquentes et des comportements qu’il a qualifiés d’irresponsables, tels que la mise en scène de fausses crises sanitaires ou des conflits personnels entre directeurs et enseignants.