Le salaire de papa est notre seule source de revenu. Nous n’avons aucune ressource depuis octobre 2021».
Ce message exprime la détresse d’une famille contrainte de subir les dommages collatéraux de l’opération de lutte contre la corruption qui a conduit à la fermeture des entreprises détenues par des oligarques. Il est transcrit sur une pancarte par la fille, une adolescente, de Nacer Ait Sadoune, responsable du matériel de l’une des filiales du groupe KouGC, apparentant aux frères Kouninef, condamnés et emprisonnés.
Employé au niveau du métro d’Alger, l’homme, qui s’est présenté hier à notre rédaction, ne sait plus à quelle porte frapper pour réclamer ses salaires et ses droits. «Nous n’avons pas perçu nos salaires depuis près de deux ans. Et depuis le mois d’avril dernier, nous nous sommes retrouvés au chômage.
Et personne n’a plus rien fait pour nous donner nos droits», déclare-t-il, exprimant, ce faisant, le même désarroi dans lequel se trouvent des centaines d’autres travailleurs du même groupe. «Il n’y a personne à qui s’adresser. Les deux administrateurs nommés pour procéder à la liquidation de l’entreprise ont fini par démissionner.
Les responsables chargés de l’administration n’ont plus de bureaux pour continuer à assumer leurs tâches. J’ai même voulu déposer mon dossier de départ à la retraite, mais le DRH n’a pas pu me livrer tous les papiers nécessaires», ajoute-t-il.
Selon lui, ses collègues travailleurs, très impactés par cette situation, ne savent plus quoi faire. «Certains ont préféré tout abandonner pour tenter de trouver un autre travail ailleurs, alors que d’autres sont dans l’attente qui dure», lance-t-il.
Nacer Ait Sadoune espère une réaction rapide des autorités chargées de ce dossier pour permettre aux travailleurs concernés de sortir de cette situation d’extrême précarité dans laquelle ils pataugent.