La campagne agricole 2023-2024 à Guelma présage de bons rendements en céréaliculture. La production dépassera même les capacités de stockage de la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) relevant de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) implanté à travers la wilaya.
«La bonne pluviométrie dont a bénéficié la région de Guelma cette année est un indicateur pour une estimation de production de 2 millions de quintaux de céréales pour une capacité de stockage avoisinant un million de quintaux», a indiqué jeudi dernier, Mme Houria Aggoun, wali de Guelma, lors de son intervention à l’adresse des représentants des agriculteurs et producteurs, à l’occasion d’un conclave dédié au secteur de l’agriculture tenu au siège de la wilaya. En effet, à la lecture des répartitions des superficies emblavées au titre de la campagne agricole 2023-2024 dans la wilaya, celles-ci ont atteint 94 772 hectares de céréales, dont le blé dur, blé tendre, orge et avoine, alors que 5330 hectares de terres ont été réservés à la production des légumes secs.
La tomate industrielle occupe, quant à elle, 2687 hectares, dont 1543 hectares exploités par 196 fellahs conventionnés (producteurs/transformateurs) devant connaître une bonne collecte cette année, d’autant que les autorités locales (directions de l’hydraulique et des services agricoles) envisagent une quantité de 6 millions de mètres cubes comme appoint en eau d’irrigation pour satisfaire les besoins de cette culture et par la même réduire le stress hydrique durant la période des grandes chaleurs. «Une augmentation de cette quantité d’eau d’irrigation est envisagée en cas de besoin», a précisé le wali.
Des prévisions mitigées pour les fellahs
Lors des débats à l’issue de la présentions du wali, les fellahs de la wilaya n’ont pas manqué d’exprimer leurs appréhensions. «Savez-vous que la CCLS nous a livré, très en retard, les semences de pois-chiches ? Cette situation est inacceptable. Nous accusons des pertes de plus de 40% de la production», a informé un intervenant. «Savez-vous que la majeure partie des étables de la wilaya n’a pas de titre de propriété ? Elles sont fermées pour des raisons administratives. Il faudrait trouver une solution pour relancer les producteurs et les fellahs d’autant qu’ils représentent une force de production non négligeable», a ajouté un autre. L’eau étant une source de vie, les fellahs de la wilaya, notamment les éleveurs installés dans les régions montagneuses soulèvent une anomalie et pas des moindres. «Nous soufrons du manque des points d’eau (fontaines et abreuvoirs publics) notamment sur le mont de la Maouna», ont-ils indiqué.
Bien évidemment, cette situation n’est pas cernée géographiquement du côté de la Maouna, mais beaucoup d’éleveurs se retrouvent dans cette situation, même durant le printemps. Notons enfin qu’à l’approche du Recensement général de l’agriculture (RGA) dans la wilaya, prévu du 19 mai au 17 juillet, les autorités compétentes attestent être fin prêtes pour cette mission de très grande importance.
Pour les observateurs du secteur, la situation ne serait pas aussi simple. «Nous avons un grand problème de foncier agricole à régler, ainsi que celui de l’identification du cheptel bovin, caprin et ovin, notamment dans les zones extensives, en pâturage libre non entravé. Nous espérons que ce RGA apportera des réalités du terrain pour trouver les mesures légales à la problématique», concluent nos interlocuteurs.