Le ministre turque des Affaires étrangères, Hakan Fidan, sera reçu, aujourd’hui, à Moscou par son homologue russe Sergueï Lavrov, a annoncé hier la porte-parole de la diplomatie russe alors qu’une rencontre entre les présidents Erdogan et Poutine est attendue, rapporte l’AFP.
«Du 31 août au 1er septembre, le ministre des Affaires étrangères de Turquie effectuera une visite de travail à Moscou pour s’entretenir d’un large éventail de questions avec D. Lavrov», a déclaré Maria Zakharova lors d’un point-presse. Cette visite intervient six jours après un déplacement de H. Fidan à Kiev où il a échangé avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. La situation en Ukraine sera au centre des discussions, a relevé Mme Zakharova, tout comme «la Syrie, la Libye et le Caucase».
La Turquie s’est posée depuis un an et demi en médiatrice du conflit en Ukraine, et c’est sous son égide, au côté de l’ONU, que Kiev et Moscou étaient parvenus l’an dernier à un accord pour permettre l’exportation des céréales ukrainiennes, vitales pour la sécurité alimentaire mondiale. Or, Moscou a claqué la porte de cet accord mi-juillet, et l’Ukraine dépend désormais de routes terrestres et d’un port fluvial peu profond, ce qui limite considérablement ses volumes d’exportation de céréales.
La Turquie tente de faire revivre l’accord initial, dans l’espoir de l’utiliser comme tremplin pour des négociations de paix plus larges entre Kiev et Moscou. Ankara a ainsi annoncé lundi que le président turc Recep Tayyip Erdogan se rendrait «bientôt» à Sotchi, en Russie, pour discuter avec Vladimir Poutine de la reprise de cet accord. Aucune date n’a toutefois été officiellement communiquée par les autorités turques ou russes concernant cette visite.
Selon Maria Zakharova, MM. Lavrov et Fidan «analyseront» par ailleurs «l’état de la coopération bilatérale russo-turque, notamment dans le cadre de la mise en oeuvre de projets stratégiques dans le secteur énergétique ». Sous la proposition de Vladimir Poutine, les deux pays cherchent notamment à créer un nouveau «hub gazier» en Turquie pouvant permettre de livrer du gaz russe vers l’Union européenne (UE), en contournant les pipelines existants à travers l’Ukraine et sous la mer Baltique.