Les factures d’énergie au Royaume-Uni, qui avaient baissé depuis les sommets atteints après le début de la guerre en Ukraine, vont repartir à la hausse cet automne, a annoncé hier le régulateur du secteur (Ofgem), nourrissant les craintes de voir la pauvreté énergétique s’envoler.
Après des baisses en avril et en juillet, la facture de gaz et d'électricité plafonnée pour un ménage moyen «augmentera de 10%» au 1er octobre, ce qui ajoutera «environ 12 livres par mois à une facture moyenne», pour un total d’environ 1717 livres par an (2024 euros environ), a détaillé l’Ofgem dans un communiqué.
Le régulateur fixe chaque trimestre le plafond des prix de l’énergie, censé prendre en compte les évolutions sur les marchés internationaux et garantir le prix le plus adapté à la fois pour les fournisseurs et les consommateurs. Le régulateur souligne que malgré la hausse trimestrielle, les factures seront 6% plus faibles qu’à la même période l’an dernier, et presque moitié moins qu’au plus fort de la crise énergétique en 2022.
Mais «l’augmentation de la facture énergétique d’octobre pourrait plonger 400 000 foyers britanniques supplémentaires dans la précarité énergétique cet hiver», portant le total à 6 millions, s’est alarmé dans un communiqué l’association de lutte contre la pauvreté énergétique NEA.
Selon l’association, cela sera aggravé par le fait que la ministre des Finances du nouveau gouvernement travailliste, Rachel Reeves, a annoncé d’ores et déjà des coupes dans certaines aides au fuel de chauffage en hiver pour les retraités en suggérant de les lier à des conditions de ressources.
La hausse des factures «sera profondément inquiétante pour de nombreuses familles», a reconnu le ministre de l’Energie, Ed Miliband, dans un communiqué, pointant la responsabilité des précédents gouvernements conservateurs.
Mais le gouvernement «fera également tout ce qui est en (son) pouvoir pour protéger» les ménages britanniques, a-t-il assuré, notamment en faisant du régulateur «un défenseur solide des consommateurs», ou en reconduisant un dispositif (qui existe depuis 2011) apportant une aide de 150 livres par an aux ménages les plus modestes.
«La hausse des prix sur le marché international de l’énergie – due aux tensions géopolitiques croissantes et aux événements météorologiques extrêmes qui alimentent la concurrence pour le gaz – est la principale cause de la hausse», a expliqué l’Ofgem dans son communiqué.
Selon Jonathan Brearley, directeur général du régulateur, a pointé la «dépendance» du pays «à l’égard d’un marché mondial du gaz volatil, trop facilement influencé par des événements internationaux imprévus et par les actions d’Etats agressifs».