Risques des réseaux sociaux sur les enfants : Des mesures de protection dans plusieurs pays

22/10/2024 mis à jour: 16:00
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Photo : D. R.

Les effets néfastes des réseaux sociaux sur les enfants ont incité plusieurs pays à renforcer les mesures de protection et à imposer davantage de contrôle contre les grandes plateformes numériques. «Dans un monde numérique, notre double défi est d'atténuer les effets nocifs et d’optimiser les avantages d'internet pour chaque enfant», a indiqué un rapport de l’Unicef, soulignant que l’accès à internet de nombreux enfants est devenu moins surveillé et potentiellement plus dangereux. 

En France, les autorités comptent bientôt interdire l’usage des smartphones pour les élèves de moins de 11 ans afin «de limiter le temps passé devant les écrans, mais aussi le cyberharcèlement, les fake news, le décrochage scolaire, etc.» La mesure serait déjà en vigueur dans 101 collèges et devrait s’élargir à d’autres établissements dans les mois à venir.

L’idée a déjà été testée dans des pays, comme l’Irlande, la Corée du Sud ou encore en Chine, où le temps d’accès à internet a été limité à 40 minutes pour les enfants de moins de 8 ans, à une heure pour ceux âgés de 8 à 16 ans et interdit à tous les mineurs de 22h à 6h. Des médias soulignent que la décision a obtenu des résultats positifs puisqu’une étude a révélé que les enfants chinois soumis à cette réglementation se révèlent plus actifs. «A Taïwan, les parents dont les enfants passent trop de temps sur les écrans peuvent même recevoir une amende», a-t-on rapporté.

Au Royaume-Uni, plusieurs applications ont été sommées de modifier leurs algorithmes afin d’empêcher les jeunes internautes d'être exposés à des contenus nocifs, faute de quoi, elles seront exposées à de fortes d’amendes. Les autorités suédoises, quant à elles, ont interdit les tablettes depuis l’année dernière dans les écoles afin de revenir aux manuels.  La mesure a été prise suite à la baisse du niveau de lecture des élèves du royaume depuis la généralisation de l’usage des tablettes en maternelle et en primaire, a-t-on expliqué.

Défis en matière de confidentialité

Aux Pays-Bas, les téléphones portables devaient «être bannis des classes depuis début 2024, car il a été relevé que les téléphones portables ont un effet nocif pendant les cours». Pour certains experts, «les parents ne devraient pas offrir de téléphone à leur enfant avant le collège, et qu’un modèle sans connexion internet suffit pour garder le contact lorsqu’ils sont à l’extérieur». Des applications, soulignent-ils, comme Instagram, Snapchat ou encore TikTok sont déconseillées pour les enfants de moins de 18 ans.

En Algérie, outre leurs avantages, «les réseaux sociaux et l’internet sont aussi le terrain de divers défis et de délits, notamment en matière de confidentialité, de désinformation, de cyberharcèlement et de leur impact négatif sur les utilisateurs», relève un haut responsable d’Algérie Télécom. Le pays compte, selon lui, 24,85 millions d'utilisateurs Facebook, 22,8 millions YouTube, 17,42 millions TikTok, 11, 4 millions Instagram... Le ministère de l’Education affirme que 5000 écoles sont équipées de tablettes. 

Ingérence dans les affaires des pays via les technologies : L’Algérie plaide pour des normes «robustes»

L’Algérie a appelé hier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, à l’élaboration de normes internationales «robustes» pour préserver la souveraineté des nations face au risque d’ingérence étrangère à travers les nouvelles technologies. «Nous appelons à l’élaboration de normes internationales robustes afin de préserver la souveraineté des nations, alors que les technologies continuent de progresser», a indiqué le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, qui intervenait lors d’une séance d’information consacrée à «L’anticipation de l’impact des développements scientifiques sur la paix et la sécurité internationales». «Nous devons protéger la souveraineté des nations face à l’évolution scientifique rapide.

Le risque d’utilisation de technologies de pointe pour s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats est bel et bien réel, souvenez-vous de Pegasus», a-t-il dit, évoquant le logiciel espion conçu par l’entité sioniste, qui a été notamment utilisé par le Maroc pour espionner des personnalités politiques et des professionnels des médias dans un certain nombre de pays.

M. Bendjama a mis l’accent sur l’importance de l’utilisation des nouvelles technologies en étant «guidé par la déontologie» et en respectant les spécificités culturelles des pays. Ces technologies doivent également «renforcer l’Etat de droit. Assurons-nous que nos progrès ne remettent pas en question notre humanité», a-t-il préconisé. 

Sur un autre plan, le représentant de l’Algérie à l’ONU a plaidé pour un usage des technologies de façon à servir l’ensemble de l’humanité et non un groupe de pays en particulier. «Notre avenir doit être inclusif, équitable et juste», a-t-il souligné. Il a noté, à ce propos, la nécessité d’aborder la fracture technologique entre les pays du Nord et du Sud, encourageant un transfert technologique au profit des pays en voie de développement.

«La science devrait nous rapprocher et non nous éloigner», a-t-il dit, appelant à lutter contre l’utilisation malveillante et le détournement des nouvelles technologies. Il a ajouté que les pays du Sud devaient également bénéficier d’aides financières afin de pouvoir suivre la cadence très rapide du développement technologique.

Estimant que l’avenir de l’humanité ne pouvait être entre les mains d’une «poignée de privilégiés», M. Bendjama a appelé à l’implication des pays du Sud à travers leurs scientifiques mais aussi leurs hommes politiques. «Nos voix doivent être entendues», a-t-il clamé. Le diplomate algérien a évoqué, en outre, les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies en matière de protection de l’environnement et de bien-être.   

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