Réunion de l’Asean : La crise birmane en discussion

12/07/2023 mis à jour: 20:54
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Les ministres des Affaires étrangères de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) se sont réunis hier en Indonésie pour des discussions dominées par la crise en Birmanie, rapporte l’AFP.
 

La rencontre de deux jours de l’Asean sera suivie par des rencontres avec Pékin, Washington et d’autres puissances, au cours desquelles le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, cherchera à tempérer les assurances chinoises en mer de Chine méridionale. L’Asean reste divisée sur les tentatives diplomatiques à adopter pour résoudre la crise birmane. Le pays est ravagé par des violences meurtrières depuis qu’un coup d’Etat militaire a renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, il y a plus de deux ans, et a déclenché une répression sanglante contre les dissidents.

Ces fractures ont été mises à nu dans un projet de communiqué commun, où une section sur la Birmanie a été laissée en blanc, les membres de l’Asean n’ayant à ce stade pas réussi à se mettre d’accord sur une position unifiée. «Le paragraphe est encore en cours de discussion... Les pays membres prennent encore du temps pour proposer leur contribution», a déclaré un diplomate de l’Asie du Sud-Est. 

La seule fois où l’Asean n’a pas réussi à publier un communiqué commun était en 2012, en raison d’un différend linguistique sur la mer de Chine méridionale. 

Des «efforts supplémentaires» ont été entrepris les jours précédant la réunion de l’Asean, prélude au sommet de ses dirigeants en septembre, pour unir le groupe autour de la question birmane, a déclaré un diplomate d’Asie du Sud-Est. Mais ce diplomate n’est «pas très optimiste» sur l’issue des discussions, indiquant que «quelques membres ont des points de vue différents sur la manière d’aborder le problème».
 

Un autre front pour Pékin et Washington

Membre de l’Asean, la Birmanie a été exclue des réunions de haut niveau en raison de l’incapacité de son régime militaire à mettre en œuvre un plan convenu il y a deux ans pour mettre fin aux violences et reprendre les négociations en vue de résoudre la crise. Les efforts de l’Asean pour relancer l’exécution du plan en cinq points sont restés vains, la junte ignorant les critiques internationales et refusant de dialoguer avec ses opposants.  Le mois dernier, la Thaïlande a accueilli le ministre birman des Affaires étrangères pour des «discussions informelles» controversées, ce qui a accentué les divisions entre les membres de l’Association ayant participé à la réunion et ceux qui s’en sont abstenus. 

Le Cambodge a envoyé un jeune diplomate, tandis que l’Indonésie et la Malaisie ont snobé la rencontre. Les initiatives de l’organisation sont limitées par les principes de consensus et de non-ingérence figurant dans sa charte. A l’ouverture de la réunion, l’ONG Human Rights Watch a exhorté l’Indonésie, qui préside l’Asean, les membres du bloc et leurs alliés à «créer une coalition de gouvernements (…) pour faire pression sur la junte» sur les violations des droits humains.

Jeudi, une réunion ministérielle «Asean+3» avec le Japon, la Corée du Sud et la Chine aura lieu, avant celle des ministres des Affaires étrangères de 18 pays, vendredi, dont ceux de Washington et Pékin. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, devrait assister à cette dernière réunion, ce qui le placera à nouveau dans la même pièce que le secrétaire d’Etat américain, A. Blinken, après leur brève rencontre en mars, alors que le conflit se poursuit en Ukraine.  Washington et les membres de l’Asean vont chercher à «repousser» les actions de Pékin dans la très disputée mer de Chine méridionale, a déclaré samedi à la presse Daniel Kritenbrink, le haut diplomate américain pour l’Asie de l’Est. La Chine fait valoir de vastes revendications dans cette mer stratégique, malgré les protestations de plusieurs membres de l’Asean qui réclament une liberté de navigation sans entrave et le respect de leurs propres revendications territoriales. 

Le projet de communiqué commun de l’Asean appelle à la retenue dans la navigation et indique que les pourparlers sur un code de conduite ont pris un «élan positif». «Nous avons réaffirmé l’importance de maintenir et promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité, la sûreté et la liberté de navigation en mer de Chine méridionale et au-delà».
 

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