Le Comité exécutif de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) tient aujourd’hui, au siège de son secrétariat général à Djeddah, en Arabie Saoudite, une «réunion urgente» pour examiner les derniers événements intervenus en Palestine occupée, suite à la prise d’assaut de la mosquée Al Aqsa, dans la ville sainte d’Al Qods, à l’instigation du ministre d’extrême droite du gouvernement de l’entité sioniste, Itamar Ben Gvir. Cette énième provocation israélienne contre le troisième lieu saint de l’Islam s’inscrit dans la stratégie de l’entité sioniste visant la judaïsation d’Al Qods en s’appuyant sur la modification du statut juridique et historique de la mosquée d’Al Aqsa. Les raids récurrents contre ce lieu saint, hautement symbolique des musulmans, dépassent le cadre de provocations de bandes d’excités et d’illuminés religieux juifs contre les fidèles musulmans qui se rendent en masse dans cette moquée, notamment, pour y accomplir la prière du vendredi. Le secrétariat général de l’Organisation de la Coopération Islamique avait fermement condamné la profanation de la mosquée Al Aqsa par le ministre extrémiste israélien, qui avait investi les lieux sous forte escorte policière, mardi dernier, y voyant «une provocation des sentiments de tous les musulmans et une violation flagrante des résolutions internationales pertinentes». L’Autorité palestinienne avait, pour sa part également, vivement condamné la prise d’assaut, mardi dernier, de la mosquée Al Aqsa par le ministre sioniste, qualifiant cet acte de «provocation sans précédent». Des réactions de réprobation et de condamnation ont été également exprimées par plusieurs capitales étrangères, européennes et arabes, ainsi que par l’Union européenne, les Etats-Unis d’Amérique et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guteress. Un appel unanime a été lancé par la communauté internationale pour le respect du statu quo sur les lieux saints afin d’éviter l’embrasement de la région.
Il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que la mosquée d’Al Aqsa est profanée par l’occupant israélien. Les colons extrémistes en ont fait leur jeu favori, connaissant la sensibilité, à fleur de peau, des musulmans, s’agissant du respect des valeurs et symboles de l’islam. Les violations du statut de la mosquée d’Al Aqsa par les Israéliens ne se comptent plus. Elles sont quotidiennes et se déclinent sous différentes formes : tentatives d’accomplir des prières talmudiques au niveau de l’Esplanade des mosquées, restriction de la liberté d’accès aux musulmans à ce lieu, empêchement d’effectuer des travaux de restauration de ses installations, actes d’agression contre les fidèles musulmans, omniprésence des forces de l’armée et de la police d’occupation sur et autour de l’Esplanade des mosquées, laquelle est vécue par les Palestiniens comme un acte de provocation suprême et attentatoire à la sacralité du lieu... Face à la prise d’assaut de la mosquée d’Al Aqsa mardi dernier qui a la particularité, cette fois-ci, d’être estampillée du sceau officiel du gouvernement israélien, contrairement aux précédentes incursions, commanditées par des colons et des religieux juifs extrémistes, l’Organisation de la Coopération Islamique a réagi promptement et avec la tonalité attendue pour condamner l’acte criminel. Mais cela ne suffit pas pour faire échec au plan diabolique de judaïsation de l’Esplanade des mosquées et d’El Qods occupée, objectif suprême visé par l’entité sioniste, à travers les actes de profanation de la mosqué Al Aqsa. D’autres formes d’action, dissuasives et politiquement productives doivent être entreprises par les pays musulmans qui constituent, au plan démographique, une force avec laquelle il faudra compter, selon les prévisions des spécialistes qui situent la population musulmane dans le monde, à l’horizon 2030 autour de 2,2 milliards de personnes, avec un taux de croissance supérieur à celui des non-musulmans, respectivement, 1,5% contre 0,7%. Le pouvoir financier incarné notamment par les riches monarchies pétrolières du Golfe, l’atout démographique, la puissance économique représentée par certains pays musulmans de l’Asie du Sud-Est, tel que l’Indonésie, la taille du marché de consommation sont autant de potentialités que les musulmans n’ont pas su ou voulu exploiter à bon escient, pour des raisons de politiques internes égoïstes. Les capitaux des pays musulmans sont en effet, injectés ailleurs que dans les économies du monde musulman, les produits israéliens inondent, sans que personne ne s’en émeuve, les marchés de nombreux pays musulmans, les appels au boycott lancés épisodiquement, via les réseaux sociaux, face à des situations de tension du conflit du Moyen-Orient, ne rencontrent aucun écho… Ce sont là autant de pistes concrètes à explorer pour les pays membres de l’OCI qui se réunissent, aujourd’hui, à Djeddah, au lendemain de l’assaut de la mosquée Al Aqsa. Les condamnations politiques des pays musulmans et les appels au Conseil de sécurité de l’ONU pour faire voter une chimérique et formelle résolution non contraignante rappelant à Israël le respect du statu quo des lieux saints d’Al Qods, au regard de la légalité internationale, n’ont contribué ni à faire avancer la cause palestinienne, ni à protéger les lieux saints de l’Islam. O. B.