Rétention des médicaments par les entreprises de distribution : Quinze mises en demeure et des fermetures prononcées

31/01/2022 mis à jour: 08:21
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L’Inspection générale du ministère de l’Industrie pharmaceutique a constaté la rétention de 16 000 boîtes d’Enoxaparine et 250 000 boîtes de Paracétamol, pour lesquelles 15 mises en demeure ont été prononcées, selon un communiqué du ministère de l’Industrie pharmaceutique.

Contrairement à la 3e vague de la Covid-19 provoquée par le variant Delta avec des besoins importants en oxygène et des hospitalisations, la 4e vague s’est caractérisée par la ruée des citoyens vers les pharmacies pour se faire livrer les médicaments utilisés dans le traitement de la Covid-19 suite à la flambée des contaminations par le variant Omicron.

Ce qui a créé des tensions et des perturbations sur le marché national des médicaments. Paracétamol, Lovenox, Augmentin et Azithromycine sont les principaux médicaments vainement recherchés. Il s’agit du protocole établi par les experts au ministère de la Santé en mars 2020 pour faire face à la Covid-19 due au Sars-CoV-2 et qui n’a pas été réactualisé à ce jour.

Ce même protocole est prescrit systématiquement par les médecins, dans les polycliniques ou dans le privé, pour tous les cas testés positifs et parfois même dans des cas de suspicion.

Les pharmaciens, quant à eux, n’hésitent aucunement à livrer ces médicaments sans ignorer les effets néfastes que cela pourrait avoir sur la santé des patients, notamment avec les antibiotiques dont les conséquences sont connues de tous au point «de voir certains pharmaciens proposer eux-mêmes des kits de médicaments» sans que «le client fournisse une ordonnance», a déploré le président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), Messaoud Belambri, cité par l’APS.

La tension sur ces médicaments a duré plusieurs jours et elle persiste toujours dans certains endroits où la vente concomitante et le surstockage accentuent la rupture. Ce qui a amené le ministère de l’Industrie pharmaceutique à mettre en place une batterie de mesures afin de faire face à cette situation qui a engendré une panique au sein de la population.

Ainsi, il a été mis en place des réquisitions pour les établissements de fabrication, d’importation et de distribution en gros rendant la mise sur le marché obligatoire de toutes les quantités fabriquées et/ou importées au profit des pharmaciens d’officine dans des délais n’excédant pas les 48 heures, à compter de la réception de ces médicaments par les établissements de distribution en gros.

«Mesures urgentes»

Le même délai a été accordé aux grossistes et aux distributeurs pour faciliter l’acheminement de ces médicaments sur le marché national. Le ministère a également appelé tous ces acteurs du marché pharmaceutique à communiquer au préalable leurs prévisions hebdomadaires de production au ministère de l’Industrie pharmaceutique afin de réguler le marché en amont, rappelant à titre d’exemple la mise à disposition du citoyen de 600 000 boîtes de Varenox produit localement (même médicament importé, connu sous le nom de Lovenox).

Le président de l’Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, Reda Belkacimi, a annoncé à la presse «l’application de mesures urgentes et strictes à l’encontre des parties à l’origine de la pénurie sur le marché national en ce qui concerne certaines classes de médicaments ces dernières semaines, assurant les citoyens de la disponibilité de tous ces produits pharmaceutiques».

Des inspections, notamment dans le cadre de brigades mixtes installées avec le ministère du Commerce, sont actuellement diligentées en vue de vérifier le respect des dispositions des réquisitions.

Dans ce cadre, toute pratique de spéculation, de rétention ou de ventes concomitantes, engendrant des problématiques de disponibilité, sera sanctionnée conformément à la législation et la réglementation en vigueur.

Ainsi, des inspections ont été lancées et des équipes d’inspecteurs relevant de l’Inspection générale du ministère de l’Industrie pharmaceutique ont diligenté du 23 au 27 janvier en cours, seize opérations d’inspection au Centre et à l’Est du pays et où il a été constaté la rétention de 16 000 boîtes d’Enoxaparine et 250 000 boîtes de Paracétamol, pour lesquelles 15 mises en demeure ont été prononcées selon un communiqué du ministère de l’Industrie pharmaceutique.

Toutes ces quantités ont été ventilées vers les pharmacies d’officine, 48h après les mises en demeure selon le constat établi par les inspections menées jeudi 27 janviers 2022, selon la même source.

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