Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) revient à nouveau sur la polémique autour des résultats de la dernière présidentielle. Cette formation islamiste, présidée par Abdelaali Hassani Cherfi, candidat malheureux à ce scrutin, appelle à une enquête parlementaire et à une autre judiciaire sur ce qui est qualifié de «crime ciblant la nation».
En effet, dans un communiqué rendu public hier, le bureau exécutif du MSP affirme que «les chiffres de l’élection ont fait l’objet d’une manipulation au niveau de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), dans le but est de cibler la nation à travers ce processus électoral».
Selon la même source, «ce crime, qui s’est étendu du niveau local au niveau central, a visé la stabilité du pays en altérant son image aux yeux du monde». «Et cela en faussant le processus politique et électoral qui concerne la plus haute fonction de l’Etat. Une entreprise qui a pour objectif également d’aggraver la situation interne et de conduire le pays vers l’inconnu, sans tenir compte des conséquences», estime le communiqué.
Ce faisant, la direction du MSP invite son groupe parlementaire à «demander la constitution d’une commission d’enquête parlementaire, en associant d’autres groupes soucieux de construire un Etat de droit, afin d’enquêter sur le déroulement de l’élection présidentielle et d’identifier les responsables des infractions commises». Ce parti exige également «une enquête judiciaire approfondie et la poursuite des responsables qui ont porté atteinte au processus électoral et à la réputation du pays en falsifiant les procès-verbaux dans les bureaux de vote».
Le MSP invite, dans la foulée, le système et tous les acteurs politiques et sociaux «à examiner sérieusement et avec objectivité le phénomène grandissant de l’abstention et à mettre un terme aux pratiques qui en sont à l’origine». Poursuivant, cette formation appelle «à un dialogue national large et inclusif qui permettra l’expression de multiples points de vue», mais qui doit être «différent des dialogues précédents en termes de mécanismes et de résultats obligatoires».
Ce dialogue, estime le MSP, doit ouvrir «l’horizon de la discussion sur les options futures du pays, incarnant le partenariat politique requis, tout en mettant en place un consensus sur une vision centrale et globale pour une Algérie montante, dont le rôle sera central dans la région et dans le monde». «Ce dialogue doit déboucher sur des mesures pratiques visant à prendre en charge les problèmes posés, à ouvrir les médias à la libre expression et à convenir d’un programme politique et électoral urgent», insiste également le MSP.
Pour la première fois depuis le hirak de 2019, le MSP appelle «à ouvrir une nouvelle page dans le traitement des questions d’opinion, d’expression et de libertés».
Il préconise, dans ce sens, une «grâce en faveur des détenus d’opinion et d’expression». Poursuivant, ce parti exige aussi une «profonde réforme politique et juridique qui concernera les lois régissant la vie politique, notamment la loi électorale, les codes communal et de wilaya, ainsi que la loi régissant l’Autorité indépendante des élections».