Le secteur de la formation professionnelle mérite une plus grande visibilité et une audience accrue auprès des jeunes.
L’enjeu paraît de plus en plus crucial dès lors que l’ambition est d’ajouter la qualité à la formation ordinaire et la compétence à l’énergie des jeunes. Il s’agit d’opérer la jonction entre la large disponibilité à l’emploi et les exigences des activités économiques en cours de redynamisation.
Des créneaux de la vie nationale ont recouvré leur caractère prioritaire, à l’image du secteur du tourisme, lequel constitue avec l’agriculture l’une des plus grandes perspectives de développement du pays.
Des structures hôtelières bâties dans la précipitation et la confusion des années de corruption et de dilapidation des deniers publics ont été récemment transférées à des entreprises et des organismes étatiques spécialisés. Le défi à présent est de les faire fonctionner dans les normes et les standards mondiaux de l’industrie touristique.
En clair, le transfert des biens n’est pas un gage de rentabilité et de compétitivité à l’échelle locale et sur le marché international. Il y a du savoir-faire à insuffler, un très haut niveau de service et de gestion à imprimer pour entrer en phase de création de richesse.
La démarche entreprise dans cette optique par le ministère de la Formation professionnelle est prometteuse et sa mise en œuvre probante conditionne l’essor de secteurs névralgiques et à fort potentiel de création d’emplois pour les jeunes.
Des conventions de partenariat signées ces derniers mois, en relation avec les métiers de l’hôtellerie et de la restauration via un dispositif de certification des compétences, visent à «structurer et organiser la main-d’œuvre qualifiée». Plus que l’objectif générique de la diversification de l’économie, il s’agit de mettre sur les rails une stratégie de relance qui porte en elle toutes les chances de succès, vu qu’elle s’appuie sur des atouts naturels d’une rare diversité et un potentiel humain non encore totalement sondé et mis à contribution.
L’effort de communication déployé par les responsables en charge de la formation et de l’enseignement professionnels est déterminant, et il gagnera à être maintenu et renforcé pour rendre opérationnels les dispositifs mis en place au niveau gouvernemental.
Des rencontres d’orientation ont été organisées cet été dans les structures relevant du secteur ou par visioconférence avec les gestionnaires locaux afin de raffermir les canaux de communication en direction des jeunes et pouvoir leur garantir un «environnement de formation et d’apprentissage adapté à leurs aspirations et répondant aux exigences du marché du travail».
D’autres chantiers peuvent également être engagés dans le même but de structuration de l’emploi, pour donner plus de vigueur et d’harmonie à la vie économique, avec des retombées sociales avantageuses. Il s’agit de sortir, à terme, de l’ornière de l’informel. Il y a de très nombreuses «microentreprises» non comptabilisées dans les statistiques et échappant à tous les cadres réglementaires et de contrôle. Elles interviennent dans les métiers du bâtiment et autres services auxquels recourent régulièrement tous les citoyens.
Ces derniers subissent l’anarchie des tarifs sans aucun moyen de recours et aucune garantie sur la qualité des travaux effectués. Si ces activités non encadrées réduisent l’impact du chômage, elles n’élargissent pas moins le gouffre de l’informel, dont les multiples retombées ont longtemps grevé les processus d’édification et de relance.
En endiguant ce fléau persistant, cela diminuera la pression sur nombre d’administrations publiques et rehaussera la qualité de vie de la population, qui est le signe premier du développement.