Ressources hydriques à Tiaret : La cote d’alerte

31/01/2023 mis à jour: 07:48
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Le chef de l’exécutif, Ali Bouguerra, en marge de sa visite au barrage Bekhadda dans la commune éponyme, a mesuré le degré d’inquiétude quant à la gestion de ces minimes réserves superficielles se trouvant dans la plus importante «infrastructure hydrique qui n’en est qu’à 8,3 millions de mètres cubes sur une capacité théorique de plus de 45 millions de m3, soit 22% de ses capacités alors qu’à la même époque l’année dernière il était à 24%», dira le directeur du barrage. Un stress hydrique inquiétant à moyen terme, car, a-t-il tenu à expliquer  à l’adresse du wali,  «les réserves du barrage pourront couvrir les besoins jusqu’à juin prochain sans apports supplémentaires», alors que la région, à l’instar de tout le nord du pays, vient de connaître des précipitations relativement bonnes, mais pas appréciables. Une situation plutôt inquiétante qui a amené les responsables du secteur, dont principalement la direction de l’hydraulique et l’organisme gestionnaire, l’ADE, à élaborer des scénarios. L’un d’eux consiste, selon un responsable, à «réduire les quantités produites à destination de ces populations du nord de la wilaya dont Tiaret en cette période, excepté durant le mois de Ramadhan et retourner à la normale en été, là où la consommation est à son maximum. Ici, on projette une variante consistant en la réhabilitation et l’extension de la station de traitement au niveau du barrage et procéder au dévasement du barrage en même temps. Opération peu probable du fait des faibles capacités actuelles de ce même barrage», mais opération touchée par le gel tout autant que la deuxième, à savoir le transfert de l’eau à partir de l’eau de mer dessalée depuis la Macta (MAO). La production globale semble se maintenir à 125 500 m3/jour à partir de 185 forages, 28 puits et 11 sources dont certaines connaissent un déclin. Le secteur qui a entamé ces dernières années plusieurs opérations de fonçage, équipement, électrification et génie civil dans plusieurs localités, à l’instar de Tiaret gère trois stations de traitement, 19 stations de pompage, un réseau long de 2486 km dont 953 pour l’adduction a réalisé d’importants ouvrages de stockage qui pourront assurer une autonomie de plusieurs jours. 187 ouvrages dont 19 pour Tiaret pour lesquels on totalise 148 890 m3. Avec une production de 156 500 m3/jour dont 31 000m3/jour à partir du barrage Bekhadda, le déficit subsiste de par l’extension du réseau et l’implant de nouvelles zones d’habitations nouvelles. Autrefois source de MTH (maladies à transmissions hydriques) avec une pointe en 2002 (des centaines de victimes et des décès), le barrage Bekhadda destiné initialement à l’irrigation des plaines dont celles de Relizane (qui ne se souvient pas de ces lâchers ayant atteint 14 millions de mètres cubes) s’est mué en principal pourvoyeur du précieux liquide. En amont, beaucoup d’investissements ont été consentis dont la réalisation d’une STEP, d’une station de relevage (il est vrai sous-dimensionné) et des galeries ceinturant la ville de Tiaret dont le fameux tunnel de Oued Ettolba. En un mot comme en mille, assurer les besoins en eau pour le nord de Tiaret passe irrémédiablement par l’eau de mer dessalée au profit de 19 communes du fait qu’une grande partie du sud de la wilaya a été déjà alimentée depuis Chott Echergui notamment pour Medrissa et Ain Kermès et Sidi Abderrahmane entre autres. Là, on doit ouvrir une parenthèse pour dire que les populations de ces régions trouvent cette eau saumâtre alors que les responsables de l’ADE, forts de rapports d’analyses de bureaux agrées évoquent «une eau pure et potable». D’autres points noirs dont celui évoqué par le wali subsistent (Hamadia entre autres) et dont les projets pour les soustraire de ce problème seraient dégelés incessamment.

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