Un scandale écologique secoue la région d’Annaba, où des pêcheurs exploitent la sardine sans respecter les règles en vigueur. Vendue à 800 DA le kilogramme, cette petite sardine, dont la taille moyenne ne dépasse pas 5 cm, se retrouve pourtant en abondance sur les marchés. Une pratique illégale et dangereuse qui met en péril l’équilibre des écosystèmes marins.
La situation a été mise en lumière par un citoyen d’Annaba, qui a dénoncé ces pratiques dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo où il indique la date du 25 octobre, on peut voir deux casiers de poissons, l’un de sardines dont la taille ne dépasse pas les 5 cm. «Ces sardines sont trop petites telles qu’elles s’écrasent dans les casiers à poissons à cause de leur fragilité», déplore-t-il, avant de rappeler que leur pêche à ce stade de développement est strictement interdite par la législation en vigueur. Malgré leur petite taille, ces sardines sont vendues à 800 DA le kilogramme, alors qu’un casier complet revient à 10 500 DA, selon la même source.
Pour beaucoup, vendre des petits poissons est inacceptables compte tenu du non-respect des réglementations. En effet, il existe des lois strictes qui définissent les calibres de poissons pouvant être pêchés, afin de préserver la durabilité des stocks halieutiques et garantir une pêche durable. Selon la réglementation régissant le secteur de la pêche en Algérie, il est permet de pêcher le poisson de 11 cm de longueur pour la sardine, de 09 cm pour l’anchois et 15 cm pour l’allache. Le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques avait pourtant annoncé la fin de la période de repos biologique, qui s’est étalée du 1er juin au 30 septembre.
Pendant cette période, il était interdit aux chalutiers d’utiliser des chaluts pélagiques, semi-pélagiques et de fond, afin de protéger les ressources halieutiques durant leur cycle de reproduction. Dans son communiqué, le ministère a d’ailleurs salué le «haut sens de civisme» des professionnels qui se sont abstenus de pêcher dans la zone des 3 miles marins, contribuant ainsi à la préservation des écosystèmes marins. La capture de poissons trop jeunes compromet la régénération naturelle des stocks et menace directement l’équilibre de la faune marine.
En ne respectant pas les tailles minimales de capture, certains pêcheurs risquent de provoquer une baisse drastique de la population de sardines, ce qui pourrait entraîner des répercussions économiques et écologiques désastreuses pour la région.
Le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques se doit de renforcer les contrôles pour faire respecter ces réglementations et punir sévèrement les contrevenants. Il va de la préservation des ressources halieutiques, mais aussi de l’avenir économique de milliers de familles qui dépendent de la pêche dans la région d’Annaba. Les autorités ont toujours appelé les pêcheurs à la responsabilité et réitéré leur souhait de voir une pêche durable se développer, dans le respect des cycles naturels et des lois en vigueur.
Mais sans une application stricte des règles et une prise de conscience collective, l’avenir de la pêche à Annaba pourrait être compromis.