Une nouvelle attaque de site d’exploitation d’or attribuée à des miliciens a fait 16 morts hier matin en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé des sources locales, citées par l’AFP.
Une précédente attaque de site d’exploitation artisanale d’or a fait quatre morts il y a moins d’une semaine dans le même territoire de Djugu, où deux ressortissants chinois ont également été pris en otages.
Dans les deux cas, la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), qui prétend défendre en Ituri les intérêts des Lendu contre la communauté rivale Hema, est accusée. «Des miliciens Codeco ont fait irruption (…) au site minier situé au village Sumbu», à une quarantaine de km du lieu de l’attaque de la semaine dernière, a déclaré Assani Ngadjole, président de la société civile de la «chefferie» (entité coutumière et administrative) de Mambisa. «Ils ont tué des civils, en majorité des agriculteurs et ceux qui travaillent dans ce site minier», a-t-il ajouté, affirmant avoir personnellement vu les corps de 12 civils et de 4 militaires. Henri Tchele Yoga Krilo, chef de Mambisa, a également évoqué ce bilan de 12 civils morts, parmi lesquels selon lui 2 enfants et 2 femmes, et 4 militaires tués. «Ces militaires étaient commis à la garde d’une coopérative minière installée dans le village», ont indiqué MM. Ngadjole et Krilo, accusant les miliciens d’avoir également volé du matériel de cette coopérative et «une bonne quantité d’or». Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée dans la province, a confirmé la mort de 4 soldats. Il n’a pas confirmé le bilan des morts civils.
La milice Codeco est considérée comme l’une des plus meurtrières de l’Est congolais, région en proie aux violences de dizaines de groupes armés. En plus des civils et des militaires, les miliciens Codeco s’attaquent également aux déplacés et à des humanitaires. L’Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placés sous état de siège depuis mai 2021.
Cette mesure exceptionnelle a donné les pleins pouvoirs aux officiers de l’armée et de la police pour lutter contre ces groupes armés. Mais cette mesure n’a jusqu’à présent pas réussi à stopper les tueries.