Le programme de création de mini-zones d’activités dans les communes a été réitéré jeudi à l’APN par le ministre de l’Intérieur lors de la séance des questions aux membres du gouvernement.
Cette option définie ces dernières années par les pouvoirs publics est considérée comme la voie la plus adaptée pour amorcer une relance économique dans les localités enregistrant un retard de développement. Il était urgent de dépasser la longue période confinant au statu quo, quand les responsables en poste se contentaient de rappeler que près de deux communes sur trois étaient déclarées pauvres. Une sorte de fatalisme qui n’avait pas vocation à perdurer, dans un contexte où les potentialités locales sont multiples et en attente de valorisation.
L’arrivée sur le marché du travail de milliers de jeunes formés dans les universités ou dans l’enseignement professionnel commandait de réaliser des structures et d’aménager des espaces pouvant accueillir leurs projets de création d’activités et d’entreprises. L’ancien pouvoir ayant présidé aux destinées du pays pendant deux décennies s’était illustré dans ce registre par une initiative sans impact et sans lendemain en construisant 100 locaux commerciaux par commune.
Les autorités locales n’ont pas encore fini de les réhabiliter et de les affecter à des secteurs en déficit de structures. Le défi actuel est de prioriser la mise en place des conditions d’une dynamique économique réelle et ne pas rendre exclusifs les débats, au sein des instances locales, autour de l’affectation de terrains pour l’édification de nouvelles cités d’habitation. Beaucoup de temps a été par ailleurs consacré, souvent en vain, à des projets de méga-zones industrielles, dont la mise en œuvre a buté sur de multiples écueils, allant du manque de financements à des litiges fonciers qui s’ajoutent dans certaines régions au marasme économique.
Le dispositif des mini-zones d’activités est conçu en parallèle et en adéquation avec le contenu du nouveau code communal et de wilaya en cours d’élaboration. Les nouvelles dispositions annoncées dans ce futur texte de loi, selon des échos rapportés dans la presse nationale, se rejoignent sur l’impératif de conférer aux élus locaux le rôle d’acteur du développement.
Leurs prérogatives seront renforcées et la réforme de la fiscalité locale devra intervenir afin de permettre de financer les nouveaux plans de charge qui incomberont aux municipalités. Ce sera une évolution significative, sinon un bouleversement dans la gestion des collectivités territoriales de base. Leur fonctionnement a toujours été subordonné aux subventions de l’Etat, rencontrant souvent des difficultés pour entretenir les écoles primaires ou réfectionner des tronçons routiers lorsque le mécontentement gagne les usagers.
En plaçant l’ambition au même niveau que celui des chefs d’entreprise, les élus et l’administration publique détermineront de concert les objectifs à atteindre dans la relance de la vie économique locale. En plus de la consolidation des services communaux en compétences universitaires et techniques, les textes en préparation vont sans doute favoriser le travail en symbiose avec la société civile, à travers le mouvement associatif et les organisations professionnelles afin d’identifier les priorités et les chantiers les plus porteurs pour la localité.
La décentralisation de la décision dans nombre de dossiers et de secteurs, à l’image de l’aménagement touristique, est le meilleur moyen d’enrayer la pratique bureaucratique pouvant encore entraver la volonté d’insuffler une vie économique diversifiée, créatrice de richesse et d’emplois.