Rentrée des classes 2022-2023 : Les fournitures scolaires hors de prix

22/08/2022 mis à jour: 08:09
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Photo : El Watan

Face à cette flambée des prix, les associations de protection du consommateur ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises depuis le début de ce mois d’août. Ils avaient justement prédit cette hausse fulgurante des prix des articles scolaires qui dépasse par endroits les 150%.

La rentrée scolaire 2022-2023 s’annonce difficile. En plus de la confusion liée à l’organisation de ce rendez-vous pédagogique important, les fournitures scolaires connaissent une flambée, au grand désarroi des petites bourses.

Dans le rayons des cahiers et crayons, les prix sont presque doublé par rapport à ceux affichés l’année dernière. «Nous dépendons de nos fournisseurs. Nous avons déjà posé cette question de la hausse, mais la seule explication donnée est la cherté du papier importé et la dévaluation du dinar. Pour nos clients, dont nous connaissons la situation, nous avons même établi un carnet de crédit qu’il payeront au fur et à mesure», déclare Sidali, gérant d’une papeterie à Tixeraïne, dans la commune de Birkhadem (Alger). Dans cette grande papeterie, les articles scolaires sont hors de prix.

Un cahier de 96 pages, le plus utilisé, est cédé au prix de gros 84 DA. Chez les autres détaillants, les prix dépassent les 110 DA. Pour les niveaux supérieurs, notamment au lycée, ce sont les cahiers de 120 et 192 pages qui sont les plus demandés.

Leurs prix oscillent entre 105 et 274 DA chez les grossistes. Dans les papeteries, les prix vont de 160 à 350 DA. Ceci sans compter les paquets de double-feuilles, les papiers à dessin Canson et les stylos, crayons de couleurs, feutres et marqueurs. Les fournitures pour un seul enfant du palier moyen coûteraient pas moins de 4000 DA en matière d’articles scolaires. Pour un élève du secondaire, la facture dépasse largement les 5000 DA.

Pour le primaire, les prix des articles scolaires oscillent entre 2500 et 3500 DA. Ceci sans compter les effets vestimentaires et surtout le cartable. Pour ceux qui cherchent la qualité, un sac à dos solide n’est pas cédé à moins de 6000 DA. Il atteint parfois même le double. Soit 12 000 DA. La facture est encore plus salée pour les parents qui ont plusieurs enfants scolarisés.

«Si seulement la liste donnée par les services du ministère de l’Education était définitive. J’ai fait l’expérience de la suivre deux années de suite et j’ai été obligé d’acheter encore plus une fois que mes filles sont entrées en classe. Les enseignants avaient des préférences que moi, simple fonctionnaire, devais payer. Donc, j’ai décidé d’acheter juste les articles qui ne font pas objet de modification, tels les tabliers ou encore les cartables. Sinon  pour les autres articles, j’attendrai le retour en classe pour le faire, même si je sais que les prix vont tripler à la rentrée», s’offusque Adel, fonctionnaire de son état et père de 4 enfants.

Les associations de consommateurs alertent

Face à cette flambée des prix, les associations de protection du consommateur ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises depuis le début de ce mois d’août. Elles avaient justement prédit cette hausse fulgurante des prix des articles scolaires qui dépasse par endroits les 150%.

Dans un communiqué rendu public au début de ce mois, l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) n’a pas caché son inquiétude quant aux conséquences de cette hausse des prix sur le pouvoir d’achat déjà érodé.

S’appuyant sur les éventuelles raisons de cette flambée, à savoir l’augmentation des prix de la matière première au niveau mondial, notamment la pâte à papier, et celle du coût du fret maritime, elle prédit une véritable crise sur les fournitures scolaires dès ce mois de septembre. Les solutions proposées par cette association sont l’augmentation de l’allocation scolaire, prenant en considération toutes ces nouvelles donnes du marché, ainsi que la diminution du nombre de cahiers.

Ceci sans oublier de mener un combat sans relâche sur les pratiques monopolistiques à travers un plafonnement des prix, à rapprocher les points de vente des citoyens, notamment dans les régions éloignées, en organisant des ventes dans les écoles. Concernant ce dernier point, les services du ministère du Commerce ont promis la mise en place de marchés de proximité pour les articles scolaires. Ils seront vendus directement au consommateur au prix de gros. 

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