Le mois du ramadan a été pour beaucoup d’habitants une occasion de flâneries nocturnes à Guelma. Mais, en dehors des rues commerçantes et autres cités du centre administratif de la ville où l’éclairage public a été renforcé, réhabilité, voire connu un embellissement, les quartiers populaires demeurent, eux, sous-éclairés et parfois même dans la pénombre.
«Mais pas éternellement», si l’on se réfère à un vaste projet d’éclairage public, sous fond propre de l’APC de Guelma, dans cette partie de la ville où les lampes à mercure et les vieux poteaux rouillés vont bientôt disparaître pour laisser place au LED (light-emitting diode).
En effet, il fait très sombre dans les vieux quartiers populaires situés au nord de la ville séparés du reste de l’agglomération de Guelma par le boulevard Mohamed Salem (ex-Volontariat ce que fut jadis le lit de l’oued Skoun), à l’image de la cité Ben Cheguid, Bel Air, M’rabet Messaoud.
Des cités qui s’apparentent beaucoup plus à des îlots d’habitations spontanées, «une favela» née entre 1954 et 1962 où les rues étroites, portant très souvent des numéros, sont de véritables labyrinthes, au risque de s’y perdre ou tomber sur des culs de sacs en pleine pénombre, a-t-on constaté. «Il faut revenir sur vos pas pour sortir d’ici au risque de vous perdre dans les ruelles sombres, si vous n’avez pas le sens de l’orientation», nous a conseillé un habitant. Et de poursuivre : «Ici il n’y a pas d’éclairage public. Beaucoup utilisent les lampes des portables.»
Des projets à réaliser d’ici l’été
Les efforts déployés par l’APC de Guelma en matière d’éclairage public sont visibles depuis quelques mois déjà. Mais qu’en est-il au juste des projets en cours et à venir ? «Le basculement des lampes à mercure énergivores au LED plus économique se fera progressivement. Chaque quartier, cité, avenue ou rue a son propre projet. Nous sommes en phase aussi de réaliser des projets d’éclairage d’ambiance pour la mise en valeur des alignements d’arbres, ronds-points et bien évidemment le mur byzantin», a déclaré, hier, à El Watan Boudouda Abdelrezaq, président de la commission chargée de l’éclairage public à l’APC de Guelma. «Les projets en cours sont à la charge de l’APC sur fond propre, dont, entre autres, celui du Boulevard B de la nouvelle ville réalisé à 90%.
Le boulevard Souidani Boudjemaâ est réalisé à 60% ; il reste à alimenter les luminaires de l’allée centrale et d’ajouter un éclairage d’ambiance montant.» Et de conclure : «Comme vous l’avez vu, la place du 19 mars, réalisée à 95%, a été dotée d’un éclairage d’ambiance, notamment pour la mise en valeur du rond-point et de la stèle du défunt Houari Boumediène.
Quant au mur byzantin de la ville, il sera mis en valeur avec un éclairage approprié à la hauteur de ce monument historique». Notons également qu’un chantier sur la place du 8 Mai 1945 à Guelma est visible depuis quelques jours. Dans ce contexte, notre interlocuteur annonce : «Nous allons réaliser une fontaine sèche sur cette place. L’ambiance y sera très agréable, notamment pour les enfants en été.» Bien évidemment, les fontaines sèches sont réalisées en l’absence de bassin sur un espace plat d’où jaillit des jets d’eau avec éclairage d’où l’intérêt d’un espace de jeux aquatiques pour les petits. À l’arrêt, la fontaine sèche peut constituer un espace piétonnier.
Quoi qu’il en soit, voilà une bonne nouvelle pour les habitants des quartiers populaires qui sortiront «sans équivoque» de la pénombre. Le vote du budget supplémentaire du mois d’août prochain de l’APC sera décisif dans ce contexte. La ville ira-t-elle décrocher le prix de la meilleure ville éclairée d’Algérie comme ce fut le cas en 1987 ? A entendre parler nos interlocuteurs à l’APC «c’est l’objectif !»