Les derniers points de blocage qui persistaient du côté nippon pour permettre la vaste refonte de l’alliance automobile Renault-Nissan ont été levés, a assuré mardi à l’AFP une source proche du dossier au Japon, prévoyant des annonces fin janvier-début février. Lors d’un conseil d’administration de Nissan lundi, les directeurs indépendants du constructeur japonais ont «donné leur feu vert», selon cette source, parlant d’un moment «historique». Un conseil opérationnel de l’alliance est prévu le 26 janvier au Japon pour finaliser les accords et ces derniers devraient être signés «la semaine suivante», selon cette même source. «Nous ne commentons pas les spéculations», a réagi une porte-parole de Nissan interrogée par l’AFP. Les négociations entre Renault et Nissan, qui traînaient en longueur depuis des mois, portent sur plusieurs volets tous reliés les uns aux autres, ce qui rendait l’opération particulièrement complexe. Le groupe français prévoit de réduire sa part au capital de Nissan à 15% contre 43,7% actuellement, selon plusieurs sources interrogées par l’AFP ces derniers mois. Pour la première fois depuis leur mariage en 1999, les deux groupes se retrouveraient ainsi sur un pied d’égalité, chacun détenant 15% du capital de l’autre et avec autant de droits de vote. Ce rééquilibrage est perçu des deux côtés comme un moyen de normaliser et de rendre plus efficaces les relations entre les deux groupes qui ont connu de vives tensions par le passé, comme après la chute spectaculaire de l’emblématique patron de l’alliance Carlos Ghosn, arrêté fin 2018 au Japon après des accusations de malversations financières et qui a fui un an plus tard au Liban. Les quelque 28% du capital de Nissan que Renault s’engagerait à vendre seront d’abord placés dans un trust créé à cet effet. Car leur valeur de marché actuelle est très inférieure à celle inscrite dans les comptes du constructeur français, qui attendra des jours meilleurs pour les céder. Nissan va aussi investir dans Ampere, le futur pôle électrique de Renault devant être introduit ultérieurement en Bourse. Le montant exact que Nissan investira et les technologies qu’il apportera dans Ampere restent encore à définir, «mais ce n’est pas bloquant» désormais pour signer un accord, selon la même source interrogée mardi par l’AFP. Concernant Horse, le futur pôle regroupant à l’étranger les activités de Renault dans les moteurs thermiques avec le chinois Geely, Nissan n’a plus d’objections depuis quelques mois, des restrictions d’usage pour certaines de ses technologies ayant été aménagées, selon cette source.