RD Congo

09/12/2023 mis à jour: 11:20
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Des soldats kenyans de la force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC-RF) se préparent à quitter la République démocratique du Congo, le 3 décembre 2023 à l'aéroport de Goma AFP Alexis HUGUET

Le retrait de la force est-africaine (EAC-RF) déployée dans l’est de la République démocratique du Congo et dont Kinshasa a refusé le renouvellement, la jugeant inefficace, s’est poursuivi hier avec le départ de Goma de quelque 250 soldats sud-soudanais, rapporte l’AFP. 

Près de 300 soldats kényans de cette force, dont le mandat s’achève ce 8 décembre, ont déjà quitté Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, dimanche dernier. Outre des soldats kényans et sud-soudanais, l’EAC-RF comprend également des soldats ougandais et burundais. Les Ougandais et les Burundais devraient aussi partir dans les prochaines semaines, a précisé la source sur place. 

Des troupes ougandaises et burundaises sont présentes par ailleurs dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en vertu d’accords bilatéraux avec Kinshasa. Les soldats de l’EAC-RF ont commencé à arriver à Goma en novembre 2022, environ un an après la résurgence dans le Nord-Kivu de la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars) qui, avec le soutien du Rwanda selon de nombreuses sources, s’est emparé de vastes pans de la province. Les autorités congolaises ont alors invité l’EAC à déployer sa force pour libérer des espaces conquis par les rebelles. 

Mais les Congolais se sont vite montrés très critiques vis-à-vis des troupes de l’EAC, leur reprochant de cohabiter avec les rebelles plutôt que de les contraindre à déposer les armes. A l’issue d’un sommet de l’EAC, le 25 novembre, l’organisation régionale a annoncé que la RDC «ne renouvellerait pas le mandat de la force régionale au-delà du 8 décembre 2023». Pour la remplacer, Kinshasa compte notamment sur des troupes de la Communauté d’Afrique australe (SADC). Le départ de l’EAC-RF intervient alors que des combats continuent d’opposer le M23 à l’armée congolaise appuyée par des miliciens dits «patriotes». Une mission de l’ONU, la Monusco est présente en RDC depuis 1999,  mais elle est, elle aussi, accusée d’inefficacité, et Kinshasa demande son départ, «ordonné» mais «accéléré», à partir de janvier 2024.   

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