Douze personnes, dont cinq conseillers des Gardiens de la révolution, ont été tués samedi à Damas dans une frappe aérienne imputée à Israël, selon un nouveau bilan fourni hier par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), cité par l’AFP.
La frappe a ciblé et détruit un bâtiment de quatre étages dans le quartier de Mazzé (ouest), où se tenait une «réunion de chefs pro-Iran», a indiqué l’ONG basée au Royaume-Uni disposant d’un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre. Selon les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, cinq de leurs «conseillers militaires» et «des membres des forces syriennes» ont été tués dans l’attaque menée, selon eux, avec des «avions de combat».
Des médias iraniens ont présenté l’une des victimes comme «le général Sadegh Omidzadeh, responsable en Syrie du renseignement pour la Force Al Qods», l’unité d’élite chargée des opérations extérieures de l’Iran. Cette information n’a pas été confirmée officiellement. L’Iran a accusé Israël, son ennemi, de l’attaque, et juré de venger ses morts. Israël n’a pas réagi à ces accusations.
D’après l’OSDH, le bilan des morts s’est alourdi de 10 à 12 morts après le retrait de deux corps des décombres : il s’agit de cinq conseillers iraniens et de sept combattants pro-iraniens, dont quatre Syriens, deux Libanais et un Irakien. Ces dernières semaines, Israël a été accusé d’avoir tué, lors d’opérations ciblées, un haut responsable iranien en Syrie et le numéro deux du Hamas au Liban, faisant craindre une extension de sa guerre dans la Bande de Ghaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le Hamas sur le sol israélien.
Depuis le début de la guerre en Syrie voisine en 2011, Israël y a mené des centaines de frappes aériennes, visant essentiellement les forces pro-Iran, dont le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien, ainsi que l’armée syrienne. Israël, qui revendique rarement ses opérations en Syrie, affirme qu’il ne permettra pas à l’Iran d’étendre sa présence en Syrie.
Des échanges de tirs ont lieu quotidiennement depuis le 7 octobre à la frontière israélo-libanaise entre le Hezbollah, un allié du Hamas, et l’armée israélienne. Des raids israéliens ont également touché les aéroports de Damas et d’Alep, dans le Nord syrien.
Dans la foulée de son conflit ayant éclaté le 7 octobre avec les Palestiniens dans la Bande de Ghaza, Israël a intensifié ses frappes contre le régime syrien et les groupes pro-iraniens dans le pays voisin. Le 25 décembre, un haut gradé des Gardiens de la révolution, le général Razi Moussavi, a été tué dans une frappe attribuée à Israël près de Damas.
Il est, selon Téhéran, «le responsable logistique», en Syrie, «de l’axe de la résistance», établi par l’Iran et regroupant les mouvements armés anti-israéliens dans la région. Razi Moussavi était le commandant le plus important de la Force Al Qods à être tué hors d’Iran, après le général Qassem Soleimani, alors chef de cette force et figure clé de la République islamique au Moyen-Orient, tué dans un raid américain en Irak le 3 janvier 2020. Selon l’agence officielle iranienne Irna, il était un «compagnon» de Soleimani.
Le 30 décembre, 19 combattants affiliés à l’Iran ont été tués et une vingtaine de personnes ont été blessées dans des frappes «probablement israéliennes» qui ont visé des sites dans l’est de la Syrie, selon l’OSDH.Le 2 janvier, le numéro deux du Hamas, Saleh Al Arouri, et six autres cadres du mouvement palestinien ont été tués dans des frappes de drones contre un immeuble, attribuées à Israël, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.