Rachat de Crédit Suisse par UBS : «Dommages considérables pour l’économie suisse»

26/03/2023 mis à jour: 02:19
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Liquider Credit Suisse aurait causé des dommages économiques «considérables», estime la ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter, dans un entretien publié hier par le quotidien Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Le rachat dans l’urgence de Credit Suisse par UBS pour une bouchée de pain et de solides garanties financières des autorités est fort critiqué en Suisse. 

«Toutes les autres options étaient, selon nous, plus risquées pour l’Etat, le contribuable, la place financière suisse et les marchés internationaux», affirme Mme Keller-Sutter. Elle explique être arrivée à la conclusion ces dernières semaines que bien que liquider une banque d’importance systémique mondiale comme Credit Suisse soit possible sur le plan juridique grâce à la loi «too big to fail», «dans la pratique, les dommages économiques seraient considérables». En outre, fait-elle valoir, «la Suisse aurait été le premier pays à liquider une banques d’importance systémique mondiale». «Ce n’était clairement pas le moment de faire des expériences.» 

Le gouvernement, la Banque centrale suisse (BNS) et la Finma, le gendarme des marchés en Suisse, «étaient d’accord sur le fait qu’un assainissement ou qu’une faillite du CS avec une séparation des activités suisses, comme le prévoit le plan d’urgence ‘‘too big to fail’’, auraient probablement déclenché une crise financière internationale», indique la ministre. Selon un sondage publié vendredi par la radio-télévision suisse publique, une majorité de Suisses (54%) est en désaccord avec la reprise du Credit Suisse par UBS. «Que beaucoup aient la rage au ventre, je le comprends très bien», assure la ministre. «J’avoue que j’ai moi aussi du mal à l’accepter. Surtout lorsque des erreurs de gestion ont contribué à cette situation», mais, poursuit-elle «la solution adoptée était celle qui protégeait le mieux tout le monde». 

En cas de nationalisation, explique-t-elle, la Confédération aurait dû assumer tous les risques. Mme Keller-Sutter affirme, par ailleurs, qu’aucune pression étrangère n’a été exercée sur la Suisse. «Personne ne nous a poussés dans une direction particulière. Mais il était clair pour tout le monde, y compris pour nous-mêmes, qu’un assainissement ou une liquidation du CS provoquerait de graves perturbations internationales sur les marchés financiers.»

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