Quatre chefs de parti et une personnalité reçus à la présidence : Le renforcement du «front interne» au centre des discussions

14/05/2022 mis à jour: 00:35
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Le président Abdelmadjid Tebboune recevant l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi

Les consultations menées par la Présidence et entamées lundi se sont poursuivies en fin de semaine. Ainsi, après les présidents de Jil Jadid, Soufiane Djilali, et du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu quatre autres chefs de partis politiques, Abdelaziz Belaïd (Front El Moustakbal), Abderrazak Makri (MSP), Tayeb Zitouni (RND) et Abou El Fadhl Baadji (FLN), et une personnalité, en l’occurrence Abdelaziz Rahabi. 

Durant les discussions, l’accent a été mis, entre autres, comme rapporté par les déclarations faites à l’issue des audiences par les invités, sur la nécessité de la constitution d’un «front interne». 
Si les consultations menées précédemment sont intervenues à la veille de rendez-vous électoraux par exemple, cette fois-ci aucune échéance ne se profile à l’horizon. A priori, il n’est même pas question d’un changement de gouvernement, puisque tout récemment, le chef de l’Etat n’a évoqué que l’éventualité d’un remaniement «au cas par cas». A cet effet, l’ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, a déclaré jeudi «avoir écouté l’approche du président de la République concernant certaines questions internes portant principalement sur la nécessité d’asseoir un front interne solide et de promouvoir la culture du dialogue et de la consultation permanents entre le pouvoir exécutif, les partis politiques, les syndicats, la société civile et les personnalités indépendantes». 

La veille, et après avoir pris connaissance de l’action politique que proposerait le Président «inscrite dans un esprit de rassemblement national pour répondre à une pressante demande», Rahabi a estimé que «la question qui se pose de façon récurrente est celle de savoir comment établir des mesures de confiance de nature à rendre possible et concrète la volonté de rassemblement exprimée dans le discours politique et comment la décliner de façon concrète dans la vie politique quotidienne, d’autant que les contours de l’offre indirecte du chef de l’Etat gagneraient à être explicités pour que cette initiative soit comprise et entendue». 

Tout comme Rahabi, le secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni, a également évoqué, à sa sortie du palais d’El Mouradia, cette nécessite d’édifier «une classe politique et un front interne forts, impliquant tous les acteurs politiques et la société tout entière». Une démarche qui permettra, poursuit-il, de «créer un climat propice à un décollage économique et de consolider la cohésion interne».
 

«Vision commune»
 

«Nous espérons parvenir, en tant qu’Algériens, à cristalliser une vision commune au mieux des intérêts de notre pays et pour garantir les libertés et une transition politique effective, parallèlement à la promotion du rôle de la société civile et de sa contribution à l’allégement des charges de l’Etat», a déclaré de son côté le premier responsable du MSP, Abderrazak Makri. Bien entendu, et malgré ces déclarations, rien ne renseigne encore sur les objectifs concrets recherchés à travers ces consultations. 

D’autant que des voix de l’opposition expriment déjà leur scepticisme ou refus, à l’instar de Mohcine Belabbas, qui a estimé que «s’il y avait réellement une volonté de rassembler», cela commencerait par «réunir les familles des militants et activistes injustement incarcérés». Il faut rappeler, en dernier lieu, que cette «main tendue» du président Tebboune a été exprimée la première fois le 3 mai par le biais d’une dépêche APS portant le titre : «Abdelmadjid Tebboune, le président rassembleur». Quarante-huit heures plus tard, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, avait appelé «les acteurs de la société à adhérer à la démarche pour asseoir les bases et dessiner les contours de l’Algérie nouvelle». 

Le 7 mai, dans un message adressé à l’occasion de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945, M. Tebboune a indiqué : «On pourra, partant, interagir avec le monde extérieur et faire face aux tensions et fluctuations successives avec un front interne soudé en mesure de consolider la place de l’Algérie dans le contexte des nouveaux équilibres que connaît le monde.» «Un front interne, a-t-il ajouté, capable de déjouer les tentatives de provocation et mettre à nu les contrevérités hostiles qui ne feront pas renoncer l’Algérie à ces grands choix et orientations stratégiques.» 

A partir de là, certaines formations politiques, parmi celles bien entendu qui ont soutenu toutes les démarches de la Présidence, ont commencé à exprimer leur adhésion à ce nouveau «processus». C’est le cas notamment de TAJ qui, par la voix de sa présidente, Fatima Zohra Zerouati, a salué «l’initiative du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant le rassemblement et la concrétisation de la démarche d’édification d’un front interne soudé en mesure de faire face aux défis qui s’imposent au double plan national et international».
 

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