Protéger nos forêts

23/05/2022 mis à jour: 05:38
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Des chiffres ahurissants qui doivent nous pousser à réfléchir. Plus de 5100 incendies pour les années 2020 et 2021. Plus de 100 000 hectares de forêt ravagés par les incendies rien que pour l’été passé. 

Le dernier bilan divulgué par la Commission nationale chargée de la protection des forêts fait état d’un peu plus de 260 000 hectares de couvert végétal, soit 26% de la superficie totale de nos forêts, qui ont été ravagés par les feux en 2021. 

Ces dernières années, les incendies de forêt sont devenus presque une fatalité dont tout le monde semble s’accommoder, et chaque été apporte son lot de tornades de feu qui réduisent toute vie en cendres. A ce stade, c’est peu dire que notre patrimoine forestier part en fumée à une vitesse vertigineuse. C’est le pronostic vital du pays qui est engagé. 
 

Les effets du changement climatique global touchant toute la planète, les épisodes caniculaires de plus en plus fréquents sous nos latitudes, la pression anthropique qui ne cesse de s’accentuer, la sécheresse devenue presque endémique en Afrique du Nord se sont conjugués aux facteurs humains de l’incivisme, de la négligence et surtout de l’impréparation pour faire de nos étés un véritable enfer sur terre. 
 

Cependant, aussi noir que peut paraître ce tableau apocalyptique, il n’est pas trop tard pour tirer les leçons de nos échecs. L’Algérie vient de prendre la décision d’affréter six bombardiers d’eau pour la saison estivale. Cette initiative très louable s’ajoute aux différentes campagnes de reboisement lancées par la Direction générale des forêts et par le mouvement citoyen. 

Cela constitue une petite lueur d’espoir et signifie que la tendance peut être facilement inversée. Il faut aller dans ce sens et faire vite pour sauver ce qui reste des 4,1 millions d’hectares de nos fragiles massifs forestiers. En Algérie, les forêts et maquis ne couvrent que 16,4% de la superficie au Nord et seulement 1,7% des régions sahariennes. 
 

Les campagnes de sensibilisation à la protection de la nature, de l’environnement, du couvert végétal doivent s’intensifier et se généraliser. Il faut faire de l’Algérien le meilleur ami de l’arbre. Et vice versa. Il est urgent de faire de la forêt un sanctuaire sacré et inviolable. 

Chaque citoyen se doit de préserver la vie en plantant un arbre au moins. Il faut associer les écoles, les universités, les cités, les casernes, la Présidence, les ministères, les mosquées, les médias, les clubs de sport, les associations et toutes les institutions du pays sans exception. 
 

L’Algérie est aux premières loges concernant le changement climatique et le réchauffement global. Sur près de 85% de sa superficie, c’est déjà le désert. Ce désert qui nous rappelle sa puissance en nous envoyant son sable chaud à la figure pratiquement chaque semaine. 

Il faut aussi nous rappeler que nous avons déjà échoué à ériger un «barrage vert» pour l’arrêter. Nous ne devons pas échouer deux fois. L’arbre produit de l’ombre et de l’oxygène, de la richesse et de la vie autour de lui. C’est le premier écosystème vivant à la base de l’équilibre écologique. Toute forêt commence par un arbre. 

Et si chaque Algérien plantait un arbre, cela nous ferait une forêt de près de 45 millions de sujets. Alors, plantons des arbres sans tarder. 

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