L'Iran a indiqué hier que ses installations nucléaires feraient l'objet d'une surveillance accrue de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), rapporte l’AFP citant l’agence Irna.
L'Iran a annoncé fin novembre la mise en service de nouvelles centrifugeuses pour son programme nucléaire, en représailles à une résolution de l'AIEA accusant Téhéran de manque de coopération dans ce dossier qui empoisonne ses relations avec les pays occidentaux. «Nous avons augmenté nos capacités (nucléaires) et il est naturel que le nombre d'inspections augmente», a souligné le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, cité par l'agence officielle Irna. Un rapport confidentiel de l'AIEA stipule que l'Iran a accepté un renforcement des inspections.
L'Iran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies et porté le seuil à 60%, proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme atomique, selon la définition de l'AIEA, le gendarme onusien du nucléaire. La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne (E3) ont évoqué, dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU, le possible recours au mécanisme réimposant des sanctions contre l'Iran pour l'empêcher de développer son programme nucléaire.
Sous la menace du snapback
«Le E3 reste engagé pour une solution diplomatique sur le dossier nucléaire iranien», disent les trois pays européens dans cette lettre datée du 6 décembre. Mais «nous répétons notre détermination à utiliser tous les outils diplomatiques pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire, y compris l'utilisation du snapback si nécessaire», ont-ils prévenu, en référence au mécanisme qui permet aux membres de l'accord sur le nucléaire iranien de réimposer des sanctions contre Téhéran. «Nous nous approchons rapidement d'un moment critique pour la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU l'année prochaine. L'Iran doit ralentir son programme nucléaire pour créer un environnement politique favorable à des progrès significatifs et à une solution négociée», ont observé les E3 dans leur lettre au Conseil.
La résolution 2231 qui endosse l'accord de 2015 expire en octobre 2025, dix ans après l'entrée en vigueur de l'accord.
Le Conseil de sécurité doit discuter mardi du dossier nucléaire iranien. Des représentants du E3 et de l'Iran se sont rencontrés fin novembre à Genève et étaient convenus de continuer le dialogue. La République islamique défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie, et nient vouloir se doter de l'arme atomique, ce dont doutent les pays occidentaux. En 2015, l'Iran a conclu un accord avec la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, les Etats-Unis ainsi que l'Union européenne (UE) pour encadrer son programme nucléaire.
Le texte prévoyait en contrepartie un allégement des sanctions contre Téhéran. Mais en 2018, Donald Trump, alors président des Etats-Unis, a retiré unilatéralement son pays de l'accord, auquel se conformait Téhéran, selon l'AIEA, et rétabli de lourdes sanctions contre l'Iran. Téhéran a depuis fait monter en puissance son programme nucléaire.