Production pharmaceutique : Kouidri expose les grands projets de Saidal

27/12/2023 mis à jour: 23:06
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Photo : D. R.

Saidal entamera la production d’autres formes d’insuline à usage humain, dont les stylos, afin de couvrir les besoins du marché algérien et de réduire la facture d’importation de ce produit largement utilisé par les diabétiques, notamment ceux atteints de diabète de type 1.

Ouassim Kouidri, président-directeur général du groupe Saidal, a fait hier plusieurs annonces lors de son passage à Ennahar TV. Il a été notamment question du plan d’action de développement de l’industrie pharmaceutique à Saidal «pour une meilleure sécurité sanitaire».

Parfait connaisseur du marché et de l’industrie pharmaceutique et chimique en général, il jouit de la confiance du ministre du secteur, Ali Aoun, qui lui a confié la mission de faire retrouver assez rapidement au groupe Saïdal sa place de leader et de locomotive.

Ce plan d’action vise à identifier les opportunités-clés et à proposer des stratégies pour stimuler la croissance et la compétitivité de ce secteur crucial. Il représente une feuille de route vers une croissance durable. «On a modifié l’organigramme qui était très centralisé et ne permettait pas de prendre les décisions rapidement.

La main-d’œuvre a bénéficié de formation sélective très accéléré», a-t-il mis en exergue. Selon lui, si la dynamique de développement est maintenue, «la facture des importations de médicaments diminuera de 1,1 milliard de dollars jusqu’en 2026».

Il dira aussi : «Nous produisons actuellement 160 types de médicaments, nous aspirons à atteindre la production de 300 médicaments avant fin 2024.» Il fournit également d’autres indicateurs : «Nous produirons environ 30 nouveaux médicaments contre les maladies cardiaques, environ 32 autres contre le cancer (ordinaire ou biosimilaire).

En juin, nous produirons localement tous types d’insuline.» Saidal entamera la production d’autres formes d’insuline à usage humain, dont les stylos, afin de couvrir les besoins du marché algérien et de réduire la facture d’importation de ce produit largement utilisé par les diabétiques, notamment ceux atteints de diabète de type 1.

Une fois le marché local satisfait, Saidal exportera le surplus de l’insuline vers les pays africains, accusant un important manque en ce traitement. «Nous sommes dans la dernière étape de la conclusion d’un partenariat pour produire des vaccins pour enfants. Nous avons un projet de production et d’exportation de ces vaccins», déclare-t-il.

Répondre à une demande croissante

Globalement, Saidal va opter pour un nouveau business model, avec un projet sur la thérapie cellulaire et une joint-venture stratégique avec Madar. «La politique des prix reste accessible. Les perturbations du marché concernant le traitement de plusieurs pathologies chroniques sont moins ressenties.

Les besoins nationaux en médicaments ont nettement évolué, puisque ils dépassent à l’heure actuelle les 70%», tient à préciser M. Kouidri. Ali Aoun, ministre de l’Industrie pharmaceutique, a déploré à maintes reprises le fait que Saidal, qui couvrait 45% des besoins du marché national, n’en couvre actuellement que 2%, faisant état d’une baisse conséquente en termes de médicaments produits par le groupe de 350 à 50 médicaments.

Fort de son héritage et de son engagement envers la santé publique, Saidal est confronté à un défi crucial : répondre à la demande croissante en médicaments tout en assurant la compétitivité sur le marché où évoluent aussi des laboratoires étrangers et des entreprises pharmaceutiques privées locales.

Pour y répondre, l’entreprise se concentre sur le développement de ses infrastructures de production afin d’accroître sa capacité à fournir les médicaments nécessaires à la population. Cette expansion vise à garantir une réponse adéquate aux besoins croissants du marché, tout en maintenant des normes de qualité rigoureuses, faisant de Saidal un acteur-clé pour la santé publique en Algérie.

Le président de la République, Abdelmajid Tebboune, avait donné des instructions afin de relancer et promouvoir l’entreprise Saidal et lui permettre de jouer un rôle leader sur les marchés national et africain et atteindre la sécurité sanitaire, qui n’est pas, selon lui, simplement une ambition mais une nécessité absolue.

Les dépenses en médicaments en Algérie sont un aspect crucial du système de santé du pays. Chaque année, une part substantielle du budget national est consacrée à l’acquisition de médicaments essentiels pour répondre aux besoins de la population.

Ces dépenses comprennent l’achat de médicaments génériques et de marque, couvrant une large gamme de traitements pour diverses conditions médicales.

La croissance démographique, les progrès médicaux et les défis de santé spécifiques auxquels fait face le pays influencent directement ces dépenses en médicaments, nécessitant une gestion efficace des ressources pour garantir l’accessibilité et l’efficacité des soins de santé pour tous les citoyens.

Les dépenses liées à l’achat des médicaments, des produits pharmaceutiques et d’autres produits à usage humain et fournitures médicales s’élèvent à 100 Mds DA.

Les dépenses de santé en Algérie croissent d’une manière significative depuis plus de deux décennies, en raison de la combinaison de plusieurs facteurs liés à la transition épidémiologique, démographique, offre de soins et à la couverture sociale quasi totale de la population.

La consommation de médicaments, prise en charge par les organismes de Sécurité sociale (CNAS et Casnos), suit naturellement cette tendance. Pendant longtemps, la situation sanitaire en Algérie a été dominée par les maladies transmissibles.

Mais depuis deux décennies, une modification des problèmes de santé prévalent a été constatée, avec une place de plus en plus grande occupée par les maladies non transmissibles, notamment les affections chroniques (maladies cardiovasculaires, cancers).

Cette modification de la situation sanitaire se caractérise par une superposition de maladies liées à la pauvreté et au manque d’hygiène, et de pathologies liées au développement (stress, urbanisation, mode de vie, mode d’alimentation). 

 

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