Production de l’huile d’olive à Jijel : Développer les pratiques pour une meilleure qualité

22/03/2022 mis à jour: 02:48
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Les oliveraies de la wilaya assurent une production annuelle moyenne de 10 millions de litres

La cueillette et la trituration des olives étaient au centre de la rencontre d’études organisée récemment par la Direction des services agricoles (DSA) à la maison de la culture Omar Oussedik de Jijel. 

Une rencontre qui avait pour objectif l’amélioration de la qualité de l’huile d’olive, mais aussi l’accompagnement des propriétaires d’huileries. Selon Fadhila Frendi, directrice de l’agriculture, avec 21200 ha, les oliveraies, qu’on retrouve essentiellement dans les zones montagneuses, représentent 47% de la surface agricole utile, avec une production annuelle moyenne de 10 millions de litres. 
 

La wilaya compte actuellement 169 huileries, dont 78 modernes et le reste sont des unités traditionnelles. Le wali, Abdelkader Kelkel, a déclaré que la filière oléicole bénéficie de l’attention pour aller vers son organisation et son accompagnement, à l’instar de ce qui s’est fait avec la banane et la fraise. 
 

Les perspectives de développement de l’oléiculture étaient au centre du thème présenté par Nawel Boukerdenna, experte à la DSA qui a affirmé qu’à Jijel, «l’huile d’olive constitue un aliment de subsistance, en plus des prix qui deviennent de plus en plus rémunérateurs» et d’ajouter que les oliveraies représentent 89% de la superficie arboricole et viticole. 

Elle précisera que malgré les dégâts causés périodiquement par les incendies, le potentiel se reconstitue grâce aux programmes de plantation et le greffage d’oléastres (oliviers sauvages) au point qu’elle prévoit une superficie de 21700 ha en 2024, avec l’introduction d’une nouvelle variété, l’arbequina. L’intervenante a évoqué le volet formation et sensibilisation, ainsi que le phénomène d’alternance dû essentiellement à la technique de récolte, et le gaulage qui hypothèque la production de l’année suivante.

 Pour sa part, Yacine Zeddam, SG de la chambre de l’agriculture, s’est étalé sur l’organisation et l’accompagnement de cette culture ancestrale représentée à 52% par la variété chemlal et 30,5% de hamra. Il ne manquera pas de plancher sur la nature juridique des exploitations dont 84 dispose d’un titre de propriété, 117 d’un acte de concession et 18 en location alors que plus de 3000 sont non propriétaires. 

Il considérera l’état de morcellement fait qu’en les exploitations ne dépassent pas les 3 ha et la multitude d’héritiers fait qu’il y a absence d’interlocuteur responsable du verger. Il relèvera par ailleurs l’absence d’une coopérative spécialisée, d’une pépinière oléicole et de bonnes pratiques de récolte. 
 

Des exigences techniques et réglementaires
 

L’enseignant-chercheur de l’université de Jijel, Pr Tayeb Idoui, a noté que les méthodes d’extraction peuvent altérer la qualité de l’huile en affectant sa stabilité. 
 

Pour le système traditionnel, il parlera de l’effeuillage pour ne pas contaminer et affecter la couleur de l’huile, le temps de broyage et malaxage en présence d’air, à l’origine d’un début d’oxydation, une perte des antioxydants tant recherchés et une acidité affectée. 

L’importance de l’hygiène notamment lors du remplissage des scourtins qui doivent être propres. Si les procédés modernes assurent une meilleure qualité, des conseils ont été donnés pour les procédés traditionnels, qui doivent intégrer les phases effeuillage et lavage ainsi qu’une meilleure maîtrise du temps de broyage-malaxage. 
 

Représentant l’Institut national de recherche agronomique, Moussa Lachibi s’est étalé sur le marché mondial et les exigences de qualité en présentant les 8 catégories d’huiles d’olive et de grignons, de l’extra-vierge à la raffinée en passant par la lampante. 
 

Cette classification est liée aux caractéristiques physico-chimiques (acidité, indice de peroxyde, stérols, acides gras…) et organoleptiques. Pour l’extra-vierge, dira-t-il, le taux d’acidité ne doit pas dépasser les 0,8%, un taux qui atteint 2% pour la vierge et plus de 2% pour la lampante. 

De son côté, Mohamed Brihmouche de la direction du commerce a présenté les exigences réglementaires pour la production d’une huile vierge notamment la loi 09/03 relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes, le décret exécutif 17/140 fixant les conditions d’hygiène et de salubrité lors du processus de mise à la consommation humaine des denrées alimentaires et enfin l’arrêté interministériel du 1er décembre 2020, fixant les conditions et les modalités de validation des guides de bonnes pratiques d’hygiène et d’application des principes du système d’analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise. 

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