Les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar pourraient être retardées par la multiplication d’attaques en mer Rouge des Houthis du Yémen, a averti hier Qatar Energy, selon des propos recueillis par l’AFP.
Depuis novembre, les rebelles yéménites disent viser les navires qu’ils estiment liés à Israël en «solidarité» avec les Palestiniens à Ghaza, en proie à la guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste Hamas. Leurs attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden ont contraint de nombreux armateurs à suspendre le passage par cette voie de transit cruciale représentant jusqu’à 12% du commerce mondial. Les armées américaine et britannique ont récemment mené plusieurs frappes sur des sites houthis au Yémen, faisant craindre une dangereuse escalade.
«Les développements en cours dans la région de la mer Rouge pourraient avoir un impact sur la programmation de certaines livraisons qui emprunteront des itinéraires alternatifs», a déclaré la compagnie nationale du Qatar dans un communiqué. Les attaques des Houthis ont contraint de nombreux armateurs à éviter la mer Rouge, et emprunter une route plus longue autour de la pointe de l’Afrique, au prix d’un surcoût du transport et de délais plus longs d’acheminement.
Mi-janvier, le Premier ministre du Qatar, Mohammed Ben Abdelrahmane Al Thani, dont le pays est l’un des plus grands producteurs de GNL au monde, a déclaré que les cargaisons de GNL, «comme toutes les autres cargaisons marchandes», seraient affectés. Il a également qualifié la crise en mer Rouge d’«escalade la plus dangereuse» dans la région en raison de son impact sur le commerce mondial.
L’agence de presse Bloomberg a rapporté qu’au moins cinq navires de GNL exploités par le Qatar, qui se dirigeaient vers le détroit stratégique de Bab Al Mandeb, séparant la péninsule Arabique de la Corne de l’Afrique, ont dû s’arrêter au large d’Oman. L’émirat du Golfe est l’un des principaux producteurs de GNL au monde avec les Etats-Unis et l’Australie.