Le verdict dans le procès en appel du coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, sera prononcé le 22 mars. Le parquet a requis trois ans de prison ferme, soit la même peine que celle demandée lors de son procès de première instance, qui s’est déroulé au tribunal de Hammamet (Bab El Oued) en décembre dernier.
Une dizaine d’avocats, dont Abdelghani Badi et Mustapha Bouchachi, pour ne citer que ceux-là, étaient présents à ce procès en appel, qui s’est tenu mardi à la cour d’Alger. Ils ont, tout comme le concerné, estimé qu’il s’agit d’un «procès politique».
Ils ont, par conséquent, réclamé son acquittement. Des militants de son parti politique, des proches ainsi que des responsables d’autres formations politiques, à l’image de Ramdane Taazibt du Parti des travailleurs (PT), se sont déplacés à la cour en guise de soutien.
Arrêté le 30 juin 2021 et placé sous mandat de dépôt dès le lendemain, Fethi Ghares est poursuivi pour les chefs d’accusation d’«atteinte à la personne du président de la République», «outrage à corps constitué», «diffusion au public de publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national», «diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’unité nationale» et «diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’ordre public», comme indiqué par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Après deux reports, en raison notamment de son refus de comparaître par visioconférence, son procès s’est finalement tenu le 26 décembre au tribunal de Bab El Oued. Le verdict a été rendu deux semaines plus tard, soit le 9 janvier. Le coordinateur national du MDS a été finalement condamné à deux ans de prison ferme.
Une sentence qui a fait réagir beaucoup de défenseurs des droits de l’homme et de partis politique de l’opposition, qui y ont évoqué une «criminalisation» de l’action politique. Très actif dans le hirak, Fethi Ghares a donc déjà passé plus de huis mois en prison.