Prix du pain : L’Ugcaa s’élève contre une augmentation unilatérale des boulangers

09/03/2022 mis à jour: 04:03
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L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) s’est élevée, dans un communiqué, contre l’augmentation décidée par certains boulangers de porter le prix du pain à 15 DA. 

L’Ugcaa rappelle ainsi que le prix du pain est réglementé, d’autant que c’est un produit subventionné, dont le coût ne peut être augmenté que par les parties concernées, appelant les boulangers au niveau national à ne pas augmenter le prix du pain subventionné et à continuer à appliquer le prix habituel. L’UGCCA a également rassuré tous les boulangers au niveau national, dans une déclaration reprise par l’Aps, que «le dossier du pain et leurs revendications légitimes sont soulevées au plus haut niveau de l’Etat» et que «la porte du dialogue est ouverte, sachant qu’il y a une série de réunions qui se tiennent au siège du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, en présence de représentants des boulangers de toutes les régions du pays, sous la bannière de l’UGCCA». 

L’Union a annoncé la tenue «prochaine» d’une réunion de coordination au siège du ministère du Commerce, en présence des représentants du ministère des Finances et de la Direction générale des impôts (DGI) pour «examiner» les moyens d’appliquer la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, selon laquelle l’impôt imposé aux boulangers ne concernera que les bénéfices et non le chiffre d’affaires. 

L’UGCCA s’est dite «surprise» par les déclarations de Youcef Kelfat, président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), qui relève de l’Union, relayées sur les réseaux sociaux et certains médias, faisant état d’une «augmentation du prix subventionné du pain à 15 DA à partir de jeudi 10 mars 2022», rejetant de tels agissements qu’il qualifie d’«irresponsables», soulignant qu’elle prendra, à cet effet, les mesures juridiques et administratives en vigueur. Toutes nos tentatives de joindre Youcef Kelfat hier se sont révélées vaines. 

Il est à rappeler, à ce propos, que le gouvernement a récemment annoncé la suppression de l’impôt sur le chiffre d’affaires des boulangers afin d’alléger leurs charges. Ces derniers réclament une révision de leur marge bénéficiaire pour préserver la continuité de leur activité. Le fait est, selon les représentants des boulangers, que la vente du pain ne couvre pas leurs frais, d’où les grèves sont constatées dans de nombreuses régions du pays au début du mois de janvier dernier et l’augmentation unilatérale du coût de la baguette de pain dans certaines boulangeries, passant au double du prix fixé par la loi.
 

Les syndicats des boulangers avaient tenu une réunion avec les représentants de plusieurs départements ministériels pour exposer leur situation au cours de laquelle ils ont proposé notamment de revoir le prix fixé du pain à 15 DA, afin qu’ils puissent avoir une marge bénéficiaire, ou de leur accorder une subvention des matières premières et des charges (factures d’électricité, d’eau…). Ils expliquent que les prix des intrants dans la fabrication du pain se sont envolés ces derniers mois, mettant les boulangers sous pression. Selon eux, ils vendent à perte et n’ont aucun bénéfice sur leurs ventes. 

Le prix de revient de la baguette de pain est évalué au 31 décembre 2021 à 12 DA. Il est à noter, à ce propos, que ce produit est réglementé par le décret exécutif n°96-132 en vigueur depuis 1996 fixant le prix de la baguette à 7,5 DA. 

Un prix qui n’est plus respecté depuis belle lurette dans les boulangeries où la baguette se vend à 10 DA, mettant les pouvoirs publics devant le fait accompli. 

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