Prix de l’énergie et des produits alimentaires : L’inflation au plus haut dans de nombreux pays

10/04/2022 mis à jour: 04:29
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L’inflation aux Etats-Unis est au plus haut depuis 40 ans, à 6,4% en février. La banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) devrait accélérer la hausse de ses taux dans les prochains mois, plusieurs de ses responsables y étant favorables afin de combattre la forte inflation aux Etats-Unis, selon l’APS citant les minutes de la réunion des 15 et 16 mars, publiées mercredi. 

«De nombreux participants ont souligné qu’une ou plusieurs hausses de 50 points de base (un demi-point de pourcentage, ndlr) (...) pourraient être appropriées lors de réunions futures, en particulier si les pressions inflationnistes restent élevées ou s’intensifient», est-il indiqué dans ce document. 

La Fed avait commencé, lors de cette réunion, à relever ses taux, mais avait opté pour une hausse plus modeste, d’un quart de point de pourcentage seulement. En zone euro, un resserrement de la politique monétaire, visant à agir rapidement sur la flambée actuelle de l’inflation, risquerait de plomber l’activité économique déjà fragilisée, a mis en garde mercredi Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).

 L’inflation dans la zone euro a atteint 7,5% sur un an en mars, son plus haut niveau depuis la création de la monnaie unique, renforçant la pression sur la BCE qui s’est montrée jusqu’ici plus prudente que les autres banques centrales dans ses annonces sur un possible relèvement des taux d’intérêt. Dans un discours prononcé en Italie, M. Panetta a fait valoir que cette flambée des prix, due en grande partie aux coûts élevés de l’énergie, échappait largement au contrôle de la BCE et qu’une intervention trop rapide de l’institution serait risquée.  «Demander à la seule politique monétaire de faire baisser l’inflation à court terme, alors que les anticipations d’inflation restent bien ancrées   serait extrêmement coûteux», affirme le responsable de la BCE. 

Le danger serait de plomber davantage l’économie de la zone euro alors que   «les taux de croissance trimestriels seront très faibles cette année» et pourraient même passer «en territoire négatif». «Un resserrement de la politique monétaire n’affecterait pas directement   les prix de l’énergie et des produits alimentaires, qui sont influencés par des facteurs mondiaux et désormais par la guerre», a-t-il développé. 
 

Pour faire baisser l’inflation à court terme, «nous devrions donc freiner massivement la demande intérieure», explique M. Panetta, selon lequel «cela signifierait réduire considérablement l’activité réelle et l’emploi, faire baisser les salaires et les revenus». Fabio Panetta estime, en revanche, que les gouvernements peuvent atténuer l’impact de la crise par le biais de mesures budgétaires. La BCE ne devrait agir que si la hausse des prix risque de faire dérailler les anticipations d’inflation. En Russie, l’inflation a atteint 16,7% en mars sur un an, selon les données de l’agence de statistiques Rosstat publiées vendredi, un niveau jamais vu depuis début 2015. Par rapport au mois de février de cette année, les prix ont même accéléré de 7,6% d’un mois sur l’autre.  C’est plus du quadruple de l’objectif de 4% affiché par la Banque centrale russe. 
 

L’inflation des produits alimentaires a ainsi progressé de 19,5%. Parmi les prix ayant le plus progressé sur un an, l’on trouve les pâtes (+25%), le beurre (+22%), le sucre (+70%), les fruits et légumes (+35%), les matériaux de construction (+32%), l’électronique domestique (+40%). L’inflation, galopante depuis des mois est liée notamment à la reprise post-pandémie et à la flambée des prix des matières premières. 
 

Synthèse M. A.

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