«Nous nous opposons au revêtement de la nouvelle route aménagée d’El Jarda sans qu’on assure au préalable l’aménagement des réseaux d’assainissement, du gaz de ville ainsi qu’une partie de l’éclairage public.»
C’est en ces termes que Aïssa Baïout, président de l’association de la presqu’île de Collo, préluda la genèse d’une aberration qui risque de nuire aux habitants des lieux. Pour ceux qui ne connaissent pas la presqu’île, que les Colliotes appellent communément «El Jarda», c’est ce semblant d’isthme qui partage la côte de la ville en deux parties pour l’auréoler du charme légendaire qui la caractérise.
C’est aussi l’âme même de la vieille ville où se faisaient et se défaisaient toutes les histoires et toutes les chroniques de l’antique Chullu. Revenant sur l’essence de l’opposition des riverains au bitumage de la route qui mène au phare et qui a récemment été aménagée, le président de l’association juge que ce projet risque de mettre fin à un rêve qu’ils n’ont jamais cessé de nourrir.
Les habitants, désabusés par les multiples promesses sans suite, sont quasi certains qu’une fois la route bitumée, les responsables se déplaceront certainement pour l’inaugurer et repartiront pour ne plus revenir et voir dans quelles conditions ils vivent. «Comment acceptera-t-on de bitumer une route qui ne dispose même pas de caniveaux ?», se demande M. Baïout en rappelant que depuis 2018, l’association n’a cessé d’attirer l’attention de tous les responsables concernés, élus et administrations quant aux conséquences de l’absence d’un réseau d’assainissement à El Jarda qui déverse ses eaux usées dans le milieu marin.
Le président de l’association évoque également l’aberration qui concerne l’absence de raccordement de l’ensemble des habitations au réseau du gaz de ville. «Il y a une partie raccordée au gaz et l’autre qui ne l’a jamais été.
Lorsque nous avons exposé le problème aux responsables, on s’est contenté de nous dire que la route était trop étroite pour permettre un tel projet. Lorsque la route a été plus ou moins élargie, on nous a alors répliqué que pour être raccordés au gaz de ville, il nous faudrait d’abord être branchés au réseau d’assainissement.
Et voilà où nous en sommes !», déplore M. Baïout. Ce dernier dit ne pas comprendre une chose. «El Jarda, le plus ancien quartier de la ville de Collo manque de gaz et d’assainissement alors que de nouvelles cités, comme Ettabana, disposent de toutes les commodités.
C’est à n’y rien comprendre», s’exclame de nouveau le président de l’association de la presqu’île de Collo avant de citer les manques relevés dans le réseau de l’éclairage public. «Certains endroits restent à ce jour, non reliés au réseau et méritent une attention de la part de la commune», conclue notre interlocuteur.