La candidate de gauche, Luisa Gonzalez, affrontera le fils de milliardaire, Daniel Noboa, au second tour de l’élection présidentielle en Equateur, selon le dépouillement hier de la quasi-totalité des bulletins du premier tour.
Mme Gonzalez, dauphine de l’ex-président Rafael Correa en exil, est sortie vainqueur du premier tour de la présidentielle en Equateur dimanche avec 33% des voix, selon les résultats du Conseil national électoral (CNE) portant sur 98% des bulletins dépouillés.
«Nous entrons dans l’histoire», a clamé Mme Gonzalez qui a longtemps été donnée favorite des sondages, pronostiquant «une grande seconde victoire définitive» au second tour le 15 octobre prochain. Derrière elle, le candidat de droite et challenger inattendu de cette présidentielle anticipée, Daniel Noboa, s’est imposé en deuxième position avec 24% des suffrages.
Au total, quelque 82% des 13,4 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes, selon le CNE, qui a salué une mobilisation «massive» et un scrutin sans incident, juste marqué par des «difficultés» rapidement surmontées pour le vote par internet depuis l’étranger.
Ce scrutin s’est pourtant tenu 11 jours après la mort à Quito, sous les balles d’un commando de tueurs à gages colombiens, du candidat centriste Fernando Villavicencio, un ex-journaliste de 59 ans. Le journaliste Christian Zurita, qui l’a remplacé au pied levé, est arrivé en troisième position avec 17%.
Jan Topic, un ancien de la Légion étrangère française au discours musclé contre les groupes criminels, est arrivé quatrième avec 15%, suivi de l’ex-vice président Otto Sonnenholzner (7%) et du candidat indigène Yaku Perez (4%). L’Equateur a été contaminé ces dernières années par le trafic de drogue venant de Colombie et du Pérou, organisé par les cartels mexicains.
A cette violence s’ajoute une crise institutionnelle privant le pays de Congrès depuis trois mois après la décision du président Guillermo Lasso d’appeler à des élections générales anticipées pour éviter sa destitution sur fond d’accusations de corruption.
Dimanche, les Equatoriens se prononçaient aussi par référendum sur la poursuite ou non de l’exploitation pétrolière dans la forêt amazonienne de Yasuni (Nord-Est), terre indigène et réserve unique de biodiversité. Résultat, 59% des électeurs se sont prononcés en faveur de la suspension de la production après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins (98%).