Présidentielle américaine : Biden attaque Trump, sa «rancœur» et sa «rancune», avec une férocité rare

09/03/2024 mis à jour: 09:29
AFP
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En matière de politique étrangère, Joe Biden a aussi voulu se distinguer de son prédécesseur

Il promet d’incarner l’«optimisme» contre la «rancœur» de Donald Trump, la «force morale» contre la «haine» alimentée par le républicain : jeudi devant le Congrès, Joe Biden a attaqué son rival avec une férocité rare. Pendant son discours sur l’état de l’Union, de plus d’une heure, le démocrate de 81 ans a mentionné à 13 reprises son «prédécesseur», qu’il est quasiment assuré d’affronter à nouveau à la présidentielle de novembre. 

Sans jamais le nommer, il a en particulier accusé le républicain de 77 ans de se «soumettre» au président russe à Vladimir Poutine et de mettre en «danger» la démocratie américaine. Donald Trump, qui a multiplié pendant sa campagne les déclarations incendiaires, a dénoncé, sur son réseau social Truth, un «discours colérique, clivant et plein de haine». 

Répondant avec animation et même avec délectation aux invectives de quelques élus trumpistes, Joe Biden a peut-être aussi calmé, pour un temps, les doutes persistants des électeurs sur son endurance physique et mentale. «A mon âge, certaines choses deviennent plus claires que jamais», a-t-il dit, en promettant de défendre «l’honnêteté, la force morale, la dignité, l’égalité». «Et voilà que quelqu’un de mon âge raconte une autre histoire, celle d’une Amérique tournée vers la rancœur, la vengeance et la revanche», a dit le président, dont le discours a été scandé par les ovations et les «Quatre ans de plus ! Quatre ans de plus !» des élus de son camp.  

Donald Trump, cerné par les poursuites judiciaires, a promis plusieurs fois de se «venger», lui qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020. Face à la rhétorique du «déclin» du républicain, Joe Biden s’est vanté d’avoir présidé au «plus grand rebond» que l’Amérique ait connu, après une pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux la première économie mondiale.  Cela dessine «un avenir plein de promesses», selon le président américain. «La question pour notre pays, ce n’est pas notre âge, c’est l’âge de nos idées. La haine, la colère, la vengeance, la rancune sont les idées les plus vieilles qui soit», a-t-il clamé.
 

Ne jamais diaboliser les migrants  

Il s’est engagé à ne jamais «diaboliser» les migrants comme son prédécesseur, et a vanté la prospérité économique américaine, «enviée par le monde entier». Joe Biden a critiqué la proximité de Donald Trump avec la NRA, le puissant lobby des armes, quand lui veut interdire les fusils semi-automatiques. Il a promis de «rétablir» la protection dans tout le pays du droit à l’avortement, dynamitée par la Cour suprême ultra-conservatrice recomposée par le républicain, et de taxer davantage les multinationales comme les milliardaires. Toutes ces promesses impliquent non seulement de gagner la présidentielle, mais aussi de reprendre, et largement, le contrôle du Congrès lors des législatives qui l’accompagnent. En matière de politique étrangère, Joe Biden a aussi voulu se distinguer de son «prédécesseur». 

Donald Trump «a dit à Poutine ‘‘faites ce que vous voulez’’. C’est une citation, un ancien président a vraiment dit ça, se soumettant à un dirigeant russe. Je pense que c’est scandaleux. C’est dangereux, et c’est inacceptable !», a condamné le démocrate, assurant que lui ne «plierait jamais».    Concernant la guerre à Ghaza, le président américain a évoqué, plus longuement qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’ici, les souffrances des civils palestiniens. Il a averti Israël que l’aide humanitaire «ne pouvait être une considération secondaire ni une monnaie d’échange». Pour rejoindre le Capitole, le président américain avait emprunté un itinéraire rallongé, pour éviter des groupes de manifestants réclamant un cessez-le-feu. Joe Biden et Donald Trump ont écrasé toute concurrence dans les primaires. 

Les électeurs américains, qui n’en ont guère envie, devront sauf surprise générale choisir entre l’un et l’autre le 5 novembre prochain. Si le démocrate bute sur la question de son âge, son rival doit lui jongler avec un agenda judiciaire surchargé : pas moins de quatre inculpations au pénal.  
 

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