Préparation de la campagne moisson-battage à Guelma : Des projets de silos à grains sont toujours en souffrance

27/04/2022 mis à jour: 11:15
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Photo : El Watan

Pour pallier le déficit d’engrangement, la CCLS se rabat, comme chaque année, sur des locations de locaux, voire même des stockages à l’air libre.

Les capacités de stockage de la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) de la wilaya de Guelma demeurent depuis des décennies en porte à faux avec les exigences de l’heure, malgré l’évolution des rendements des céréales. Une situation qui ne manque pas, chaque été, de faire des mécontents aux portes des silos à grain de la wilaya où de longues files d’attente mobilisent les céréaliculteurs plusieurs jours d’affilée. Le dernier rapport de la direction des services agricoles (DSA), dont El Watan détient une copie, vient encore une fois confirmer cette situation.

La CCLS dispose d’une capacité de stockage de 799 000 quintaux (silos à grains et magasins en dur) répartis sur 14 points de collecte. Pour pallier au déficit d’engrangement, cette même coopérative, se rabat, comme chaque année, sur des locations de locaux voire même des stockages à l’air libre, soit au total 1 139 000 quintaux.

Mais est-ce suffisant ? A entendre le DSA lors d’une récente présentation devant les élus de l’APW, «le silo à grain de Bouchegouf, bien qu’implanté sur la wilaya de Guelma mais administrativement dépendant de la wilaya d’Annaba, sera mis à la disposition des agriculteurs de Guelma».

Rien de nouveau en soi, car comme chaque année, à la même période, la DSA cette solution «en attendant la réalisation de projets de silos à grains», dont le plus attendu est celui de Belkheir en souffrance depuis de longues années. Mais aussi, d’autres infrastructures de stockage sont projetées dans la wilaya depuis très longtemps tels ceux de Aïn Trab (Tamlouka) d’une capacité de 300 000 q et des hangars de 60 000 quintaux à Aïn Larbi, Roknia et Oued Zenati.

En effet et comment il en serait autrement puisque le projet du silo à grains métallique de Belkheir, dont le maître de l’ouvrage est l’OAIC-EPIC, annoncé en 2013, d’une capacité de stockage de 200 000 quintaux, n’est toujours pas en service « faute d’installation des équipements électriques et mécaniques », selon le directeur du secteur. Bien évidement, il s’agit la, et encore, d’un secret de polichinelle qui vient choquer les moins avertis.

Pour rappel, en août 2019, le ministre de l’Agriculture de l’époque s’était attardé «au chevet de ce projet» dont le coût prévisionnel était de 830 millions de dinars, pour un délai de réalisation de 26 mois.

Un groupement momentané d’entreprises solidaires de droit algéro-italien dénommé GMES-Bastilo avait décroché ce contrat le 26 janvier 2014. Des mesures rapides devaient clore définitivement ce dossier au plus tard dans les six mois, après cette visite, notamment pour les équipements.

Mais force de constater que ça traine toujours. Notons enfin qu’au titre de la campagne agricole 2021-2022, 92 045 hectares de terre ont été emblavés en céréales soit une hausse de 1205 ha par rapport à la campagne écoulée avec respectivement 70 262 ha en blé dur, 12 320 ha de blé tendre, 9135 ha d’orge et 316 ha d’avoine. Quant aux rendements prévisionnels, bizarrement, aucune indication n’a été évoquée dans ledit document.

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