Pr Kamel Djenouhat. Chef du service immunologie du laboratoire central de l’hôpital de Rouiba : «La situation épidémiologique n’empêche plus la réouverture de la frontière»

15/05/2022 mis à jour: 07:35
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  • Nous nous trouvons dans la wilaya frontalière d’El Tarf et l’une des préoccupations de la population résidente aux portes de l’été est la réouverture de la frontière avec la Tunisie. Est-ce que les conditions sanitaires le permettent ?
     

La décision de réouverture appartient aux hautes autorités du pays, car elle dépend de plusieurs facteurs, politiques, économiques, logistiques et scientifiques. Je peux répondre sur l’aspect scientifique. Actuellement la situation épidémiologique est rassurante dans tous les pays du monde y compris en Tunisie. D’ailleurs pour notre continent, tous les pays africains sont au même niveau, seule l’Afrique du Sud a donné quelques signes d’inquiétude avec l’apparition d’un petite variant, mais la courbe s’est aplatie depuis quelques jours. 
 

  • Dans votre intervention, vous avez affirmé que la troisième dose de vaccin ne prémunit que pendant deux mois. C’est inquiétant, que faut-il faire pour être protégé ?
     

Il faut rester vigilant par rapport à la population générale surtout les personnes âgées et vulnérables pour lesquels il faudra une 4e dose, mais avec un vaccin d’une nouvelle version pour l’Omicron. Pour les autres catégories de la population, il n’y a pas d’inquiétude à avoir avec l’Omicron actuel, car il est très atténué. 
 

  • Avons donc atteint l’immunité collective comme on l’entend dire ici et là ? 
     

On peut obtenir l’immunité collective de deux manières. Par la vaccination ou par l’infection naturelle. En Europe, comme on a pu le voir, c’est manifestement par la vaccination massive, mais chez nous c’est l’infection naturelle. On a pu le constater par les études locorégionales sérologiques qui ont montré aussi qu’elle était plus robuste et plus durable que l’immunité collective post-vaccinale. La vaccination a été n échec en Algérie, avec 14% de la population vaccinée, nous sommes parmi les derniers pays au monde. En laissant le choix aux gens de se vacciner au pas, la grande majorité de nos compatriotes ont fait le choix de ne pas le faire. Un choix influencé par les réseaux sociaux, les controverses sur l’efficacité des différents vaccins. 

 

 Propos recueillis par Slim Sadki

 

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