Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a entamé hier une visite aux Etats-Unis au cours de laquelle il doit rencontrer le président américain pour un «dialogue de haut niveau» destiné à resserrer leurs liens, au moment où Washington rivalise d’influence avec Pékin en Asie-Pacifique, rapporte l’AFP. Le dirigeant de l’Etat le plus peuplé au monde s’adressera au Congrès américain à Washington. Il sera reçu demain à la Maison-Blanche par le président Joe Biden.
Le voyage de N. Modi survient au moment où son bilan en matière de droits humains fait l’objet de critiques de la part d’ONG et de l’ONU. Cependant, il n’en est pas moins un dirigeant très courtisé par les Occidentaux. Et cette visite est considérée par Washington comme l’occasion de renforcer ses liens commerciaux, technologiques et militaires avec l’Inde, un allié potentiel en Asie pour contrer l’influence régionale de la Chine. Début juin, les Etats-Unis et l’Inde étaient ainsi déjà convenus d’une nouvelle feuille de route de coopération militaro-industrielle à l’occasion d’une visite à New Delhi du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin.
Un rapprochement avec Washington qui intervient au moment où l’Inde cherche à mettre fin à sa dépendance avec Moscou sur le plan militaire, à la fois en élargissant ses sources d›importations d›armes et en augmentant sa production nationale.
Et les Etats-Unis, qui ne sont pas seuls à courtiser l’Inde, espèrent que les offres en matière de coopération technologique et de coproduction lui assureront ce marché-clé. Après un affrontement meurtrier à la frontière contestée le long du Tibet et de la région indienne du Ladakh en 2020, l’Inde a renforcé ses liens avec Washington et les autres membres du Quad, une alliance informelle relancée par Joe Biden qui regroupe les Etats-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie.
Mais si un rapprochement permettrait à Washington de contester la position dominante de la Chine au niveau des chaînes d’approvisionnements, la relation qu’entretient New Delhi avec Moscou peut compliquer les discussions avec les Etats-Unis. Alliée de longue date de la Russie, l’Inde a certes appelé à la fin des hostilités en Ukraine, mais n’a jamais condamné l’invasion russe.
Nandra Modi devrait aussi rencontrer le secrétaire d’Etat Antony Blinken, de retour d’une visite à Pékin, cinq ans après le voyage de son prédécesseur Mike Pompeo.