Pour préparer le sommet de l’OTAN : Paris, Berlin et Varsovie ravivent le «Triangle de Weimar»

25/06/2024 mis à jour: 10:03
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Les ministres français, allemand et polonais de la Défense se sont réunis hier à Paris pour la première réunion du «Triangle de Weimar» depuis 2015 afin de préparer le prochain sommet de l’Otan, malgré les incertitudes liées aux législatives françaises qui auront lieu d’ici là, rapporte l’AFP. Au cours de leur entretien, Sébastien Lecornu, Boris Pistorius et Wladyslaw Kosiniak-Kamysz ont convenu de mener des entraînements communs en Pologne en 2025, et de demander à l’Otan d’assurer la coordination des aides militaires fournies à l’Ukraine par les différents pays, qui se réunissent pour l’instant ponctuellement dans le cadre du format dit de Ramstein.


Concernante sommet de l’Otan, qui aura lieu du 9 au 11 juillet à Washington, «c’est l’occasion de montrer un front uni face aux menaces», a estimé Boris Pistorius lors d’une conférence de presse commune.


Dans le cadre d’une réflexion franco-allemande pour développer une capacité de frappe sol-sol à longue portée, le ministre allemand a également indiqué vouloir «réunir d’ici le sommet de Washington, un groupe d’Etats européens qui se mettent d’accord pour combler cette lacune». «Même une puissance nucléaire a besoin d’adosser sa dissuasion nucléaire sur un système de dissuasion conventionnelle», a reconnu Sébastien Lecornu, alors que la France s’est longtemps abstenue de développer de telles capacités par crainte d’affaiblir sa dissuasion nucléaire. Paris a par ailleurs rejoint une initiative de l’Allemagne, de la Pologne et des Pays-Bas pour améliorer la mobilité militaire en Europe, alors que le déploiement de chars Leclerc français en Roumanie a mis en lumière le manque d’infrastructures et le millefeuille réglementaire pour déplacer des matériels militaires. «Dans un contexte électoral français, le monde ne s’arrête pas de tourner», a plaidé Sébastien Lecornu, alors que ses homologues ne connaissent pas l’identité du futur ministre français qu’ils auront avec eux au sommet de Washington. Le premier tour des législatives en France est prévu dimanche et l’extrême droite est la grande favorite. 

Prenant garde à toute ingérence dans le processus électoral français, Boris Pistorius a rappelé que «du point de vue allemand, le nationalisme n’a jamais été la solution à nos problèmes». «Evidemment je me réjouirais d’avoir des résultats d’élections qui permettraient de maintenir et de renforcer des forces pro-européennes, démocratiques et libérales», a-t-il affirmé.

Le choix des électeurs français est «une décision qui aura un impact pour toute l’Europe», selon Wladyslaw Kosiniak-Kamysz. «Nous, nous avons dit clairement : nous sommes pour le soutien à l’Ukraine .» Lors du sommet de Washington, le signal envoyé par la France, en fonction du résultat des élections, «sera soit un signal de repli sur soi ou au contraire un message de clarté», a estimé Sébastien Lecornu.

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