L’Egypte et la Turquie ont annoncé hier qu’elles ont nommé des ambassadeurs dans leurs pays respectifs pour la première fois depuis dix ans, rapporte l’AFP.
Les ministères des Affaires étrangères au Caire et à Ankara ont fait état de «l’amélioration des relations diplomatiques» entre les deux pays «au niveau des ambassadeurs», ajoutant que l’Egyptien Amr Elhamamy a été nommé à Ankara et le Turc Salih Mutlu Sen au Caire. Cette mesure témoigne de «la volonté mutuelle de développer les relations bilatérales», ont-ils ajouté dans deux communiqués distincts.
Ces nominations marquent un rapprochement entre le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
Les relations ont été rompues il y a dix ans, lorsque Al Sissi, alors ministre égyptien de la Défense, a renversé son prédécesseur islamiste, Mohamed Morsi, un allié de la Turquie faisant partie du mouvement des Frères musulmans.
A l’époque, le président Erdogan avait déclaré qu’il ne dialoguerait jamais avec «quelqu’un» comme Al Sissi, qui est devenu en 2014 président. Les premiers signes d’un dégel des relations sont apparus en mai 2021, lorsqu’une délégation turque s’est rendue en Egypte pour discuter d’une éventuelle normalisation.
En novembre, les deux dirigeants se sont serré la main au Qatar, poignée de main qualifiée par la présidence égyptienne de nouveau départ dans les relations bilatérales.
Ils se sont ensuite entretenus par téléphone après le séisme meurtrier qui a frappé la Turquie et la Syrie en février.
Si les relations ont longtemps été tendues, les échanges commerciaux se sont poursuivis entre les deux Etats. En 2022, la Turquie était le premier importateur de produits égyptiens, pour un montant total de quatre milliards de dollars.
Des désaccords demeurent toutefois, la Turquie accueillant de nombreux journalistes arabes opposés à leurs gouvernements, en particulier des Egyptiens proches des Frères musulmans, qui ont été déclarés hors-la-loi par Le Caire.