Le football, à l’instar des autres pays du monde, tient une place majeure dans la politique publique dans notre pays, de par sa popularité, son impact médiatique sa force de mobilisation massive, et de par son rôle fédérateur permettant de transcender les différences d’opinion des citoyens et de dégager le sentiment d’appartenance à une seule et même communauté nationale bien au-delà des clivages politiques, idéologiques et sociologiques.
Nous le voyons bien lorsqu’une victoire de l’équipe nationale de football peut engendrer cette union sacrée et devient un facteur de cohésion sociale et d’affirmation profonde de l’identité nationale.
C’est ce qui explique que les dimensions politiques, sociales du football restent intimement liées à ses dimensions techniques sportives, sociales et économiques.
C’est ce qui explique aussi le soutien permanent des pouvoirs publics en vue d’atteindre les hauts niveaux de performances dans le concert international. Mais, le constat du moment montre que les résultats probants dans notre football semblent devenir sporadiques, corroboré par le fait que la consécration en « Champions League africaine » et même atteindre la finale, ont tendance à devenir inaccessible pour nos clubs.
Il y a réellement urgence pour la FAF de cerner les causes de ce recul et d’irrégularité sportive illustrés par les résultats modestes qui caractérisent la participation de nos clubs au plan continental.
Nous pouvons citer, entre autres, celles qui pourraient être liées au niveau technique relativement faible des compétitions officielles des championnats D1 et D2, un déficit de préparation physique et technico-tactique des joueurs, l’inexistence, à une exception près, d’un système pérenne de détection, de formation structurée dans des centres de formations de jeunes talents en football, l’organisation structurelle et la carence managériale ne permettant pas une gestion efficace et efficiente dans la majorité des clubs.
Il s’agira de se fixer pour objectifs d‘identifier les obstacles à la compétitivité sportive de nos clubs professionnels en cherchant les moyens de les rendre plus performants. Il s’impose alors, en urgence absolue, un plan de relance avec des mesures pratiques visant à cerner les principaux enjeux de gestion de nos clubs professionnels, tant la fédération et les clubs ont devant eux une responsabilité particulière pour retrouver la dimension africaine de notre football.
Parmi les mesures à mettre en œuvre, pour ne citer que celles de nature à donner à court terme, une impulsion réelle vers la professionnalisation de la gestion des clubs, l’obligation d’ouvrir le capital (art 3 du décret 15/73 fixant les statuts types des sociétés et clubs sportifs professionnels), à de nouveaux investisseurs, véritables capitaines d’industrie, le club professionnel étant une entreprise économique de spectacles par excellence et, d’autre part, réexaminer, éventuellement, la possibilité de reconduire les dispositions du décret n° 14/368 du 15/12/2014, découlant de l’article 251 de la loi n°13/05, fixant les conditions et modalités de l’octroi de l’aide de l’Etat et des collectivités locales, pouvant être consenties aux club sportif professionnel, sur la base d’un cahier des charges avec surveillance attentive, en vue de prendre en charge, notamment, les domaines liés à la participation aux compétitions internationales officielles, la formation et le perfectionnement des jeunes talents détectés et la création de centres de formation.
La finalité opérationnelle de ces actions précitées, étant de remettre notre football sur la voie de l’excellence sportive à court et moyen termes.
Abdelmadjid Djebbab