Point de vue - Education physique et sportive à l’école

31/08/2023 mis à jour: 14:37
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Il est admis que les programmes d’éducation physique et sportive de qualité, appuyés par le suivi médico-sportif, contribuent à améliorer les performances athlétiques, sans recourir aux substances prohibées. L’éducation physique saine et propre doit commencer dès l’enfance, et c’est pour cela qu’il est impératif de lancer le sport scolaire, afin de développer autant les qualités physiques que morales de l’enfant.

L’article 3 de la loi 13/05 du 23 juillet 2013, modifiée et complétée, reconnaît la pratique des activités physiques et sportives comme un droit reconnu à tous les citoyens sans distinction, et l’article 15 de la loi précitée stipule que l’enseignement de l’éducation physique et sportive est obligatoire à tous les niveaux de l’Education nationale et de la formation. Mais ceci ne semble pas convaincre certains parents qui, au lieu de ça, optent plutôt (par négligence ou ignorance des multiples bienfaits de l’activité physique et sportive) pour la sédentarité de leurs enfants, en présentant au niveau des établissements scolaires des certificats de dispense de la pratique sportive.

Quels sont donc les bienfaits de la pratique du sport à l’école ? Sur le plan physique, la pratique ne peut être que bénéfique dès lors qu’elle agi sur l’un des facteurs essentiels de l’aptitude physique qui est la consommation maximale d’oxygène. Ainsi, la pratique d’activités d’endurance pendant la période pré-pubertaire permet un gain définitif de capacité à utiliser l’oxygène. Selon le docteur Bruno Sesboue, une consommation maximale d’oxygène de 24ml/min/kg est le minimum compatible avec une indépendance de vie totale. Celle-ci étant considérée comme la dépense énergétique qu’il faut pouvoir assumer pour effectuer les gestes de la vie courante.

Aussi, la pratique habituelle d’une activité physique chez l’enfant est un facteur essentiel de prévention de l’obésité qui reste, de nos jours, assez présente chez un nombre considérable d’enfants induisant dans un nombre assez important carrément des situations de handicap du fait de l’accumulation de graisse qui va influer négativement sur des qualités comme la souplesse et donc va gêner et rendre difficile la réalisation de simples gestes de la vie courante chez l’enfant tels que se coiffer seul, s’habiller seul, marcher ou monter les marches d’escaliers.

L’autre point important, selon le docteur Sesboue, c’est le fait que la pratique régulière d’une activité physique permet de renforcer définitivement le développement du squelette de l’enfant et de prévention de l’ostéoporose chez les femmes en particulier. Et là, il faut insister sur la nécessité d’un entraînement bien conduit et bien surveillé, compte tenu de la différence essentielle entre l’adulte et l’enfant, ce dernier étant en pleine croissance.

La charge de travail ne doit jamais être telle qu’elle conduise à une destruction des cartilages de conjugaison qui présentent des fragilités chez l’enfant qui risque de nuire définitivement à sa croissance. De telles déviances doivent être particulièrement surveillées dans la préparation des sportifs,  notamment en gymnastique et en haltérophilie. Toujours, selon le docteur Bruno Sesboue, «le sport a souvent un effet favorable sur l’évolution de différentes pathologies qui sont nettement améliorées par la pratique sportive, et dans ce sens, le recours à la pratique des  activités sportives par les médecins, proposées aux jeunes atteints d’un handicap, confirment et reconnaissent les bienfaits du sport.

Pour le surmonter, en citant les cas de diabète insulinodépendant, cette maladie non traitée chez l’enfant peut entraîner, au long terme, des complications gravissimes surtout vasculaires et parfois l’amputation lorsque les membres inférieurs sont atteints. La pratique du sport permet de réduire les doses d’insuline nécessaire». Par ailleurs, il faut retenir que le sport peut avoir des effets nocifs sur la santé des pratiquants, s’il est pratiqué dans de mauvaises conditions.

Ce sont les phénomènes de surentraînement avec les blessures de fatigue, la mauvaise guérison d’une blessure, en raison d’une reprise trop précoce ou aussi les conséquences du dopage. Mais là n’est pas notre propos, dès lors qu’il s’agit de rappeler que même durant une activité physique bien conduite, avec une bonne surveillance médicale et encadrée par des éducateurs spécialistes et compétents, des accidents peuvent survenir, mais ces blessures traumatiques peu graves, souvent moins que celles qui peuvent atteindre un sujet sédentaire lors d’une simple chute dans la vie courante, guérissent plus vite et mieux que chez un organisme non entraîné.

Per Olof Astrand, interrogé sur la nécessité d’un certificat à la pratique sportive, répondait avec humour «qu’il vaudrait mieux réclamer un certificat d’aptitude à la sédentarité qui est beaucoup plus dangereuse». Aussi, il n’y a pas que la  santé physique qui soit améliorée par l’activité sportive, les autres composantes de l’individu sont également améliorées. Dans le préambule de sa constitution, l’Organisation mondiale de la santé, OMS, dit que «la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité».

Le sport participe au bien-être mental et c’est un des facteurs équilibrant de la personne. Les évidences ne manquent pas non plus dans le domaine social où nous voyons gommées toutes les différences sociales et le stade est l’un des seuls lieux de rencontre non conflictuelles de l’ensemble des couches de la société. S’agissant particulièrement des jeunes enfants, et pour reprendre l’une des valeurs de l’Unesco :  «Le sport est un facteur de réussite pour la femme qui peut aujourd’hui pratiquer toutes les activités proposées aux garçons, dont le football, et également un facteur d’intégration sociale pour les personnes à mobilité réduite, confirmé avec le succès grandissant des Jeux paralympiques.

C’est aussi un espace de déconstruction de la personnalité chez l’enfant, l’apprentissage du respect d’un code défini, de l’obéissance de l’autorité de l’arbitre, de la participation à la poursuite d’un but collectif commun de la victoire,  autant de valeurs qui lui seront utiles tout au long de sa vie antagonistes de celui de la violence». Les messages délivrés aux jeunes enfants pendant la pratique sportive sont autant de moyens de prévention contre le tabagisme, l’emprise de la drogue et la toxicomanie, et le jeune comprend, d’emblée, beaucoup mieux leur incompatibilité et l’impossibilité d’obtenir des résultats sportifs, en raison de leur nocivité.

La prévention du dopage du sport, qui doit être une constante de tous les éducateurs sportifs et de tous les médecins du sport, est également un message de prévention contre les risques de propagation de toutes les formes de toxicomanie chez les jeunes. Il est noté également dans le préambule de l’OMS que «la possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain». Il est donc possible d’affirmer que la pratique sportive est l’un des meilleurs, sinon le meilleur moyen de parvenir à une santé saine, comme défini par l’OMS. L’accès à la pratique sportive est considéré comme l’un des droits fondamentaux de tout être humain.

Abdelmadjid Djebbab - ex-DG des sports MJS

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