Le mouvement dans les rangs de la police, opéré jeudi dernier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a concerné d’importantes directions comme les Renseignements généraux, la Sécurité publique ou encore la Police aux frontières.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a opéré, jeudi, un vaste mouvement dans le corps de la police qui concerne cinq directions, un service central, trois sous-directions et dix-huit sûretés de wilaya.
«Conformément aux dispositions de l’article 92 de la Constitution, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, jeudi 20 juin 2024, d’opérer un mouvement dans les rangs des cadres supérieurs de la Direction générale de la Sûreté nationale», a indiqué un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).
Ces changements ont été opérés, a précisé la même source, «sur proposition du directeur général de la Sûreté nationale, et après l’aval du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire».
Ce mouvement a touché d’importantes directions comme les Renseignements généraux, la Sécurité publique ou encore la Police aux frontières. Ainsi, la direction des Renseignements généraux a été confiée à Zerrouk Tidjani, la Sécurité publique à Driad Areslane et celle de la Police aux frontières à Laouar Kamel, tous contrôleurs.
Le service central de lutte contre le crime organisé sera dirigé par le commissaire divisionnaire, Mechane Abdelhak. Un autre changement a également été opéré au niveau de la Direction du recrutement et de la sélection. Ainsi, le commissaire divisionnaire Bennacer Boumediene occupe désormais le poste de sous-directeur.
Le commissaire principal, Thabet Hilal Fathallah Sidahmed, a quant à lui été nommé sous-directeur du personnel. En outre, les dix-huit sûretés de wilaya touchées par ce mouvement sont Mascara, Constantine, Ouargla, Boumerdès, Bordj Bou Arreridj, El M’ghaier, Bouira, Jijel, Oum El Bouaghi, Skikda, Beni Abbès, Ghardaïa, Illizi, Tlemcen, Tébessa, Tamanrasset, Relizane et Ouled Djellal. On constate que ces changements ont concerné quatre wilayas du littoral et cinq wilayas du Sud.
Défis sécuritaires majeurs
Ce mouvement intervient près de six mois après l’installation du nouveau DGSN, Ali Badaoui, à la place de Farid Zineddine Bencheikh, qui a été limogé le 8 janvier dernier.
Après sa prise de fonction, Ali Badaoui, qui était à la tête de la direction de la Police aux frontières, avait opéré quelques changements d’abord au sein de son cabinet et ensuite dans certains services centraux comme celui de la Communication ou encore des Renseignements généraux. Ce mouvement est le quatrième du genre depuis l’arrivée du président Tebboune à la tête de l’Etat en décembre 2019.
Le dernier vaste mouvement dans le corps de la police a été opéré en été 2023, sous Farid Bencheikh. Il avait touché quatre directeurs centraux et 24 chefs de Sûreté de wilaya. Hormis Boumerdès, Mascara et Oum El Bouaghi, les sûretés de wilayas ayant connu des changements en 2023 n’ont pas été touchées par ce mouvement, à l’instar d’Alger, Blida, Sétif, Annaba, Djelfa, Mostaganem, Tiaret, Laghouat, In Salah, In Guerra, El Meniaa, Bordj Badji Mokhtar, Adrar et Timimoun.
Il faut préciser qu’Ali Badaoui est le quatrième directeur général de la police nationale depuis le limogeage d’Abdelghani Hamel en juin 2018. Par ces changements, les plus hautes autorités du pays cherchent visiblement à insuffler une nouvelle dynamique à ce corps de sécurité, essentiel pour l’Etat et les citoyens.
Les services de la police font face à des défis aussi nombreux que complexes. L’un des défis majeurs auxquels les services de la police sont confrontés est celui de la criminalité organisée qui est en constante évolution et sophistication.
Les réseaux criminels font constamment preuve d’ingéniosité en recourant à des modes opératoires qui leur permettent non seulement de contourner la loi, mais aussi de tromper la vigilance des services de sécurité.
Face à cette réalité, la police, comme tous les autres corps de sécurité, est appelée à redoubler d’efforts pour juguler à la fois la criminalité et le trafic de drogue qui prennent de l’ampleur, notamment dans les zones urbaines de plus en plus peuplées et difficiles à sécuriser.