Plan cancer et prévention contre les facteurs de risque : Les six mesures antitabac de l’OMS non respectées

31/05/2022 mis à jour: 19:01
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Dans son rapport d’évaluation de l’axe stratégique I du Plan national cancer 2015-2019 dédié à «améliorer la prévention contre les facteurs de risque», avec un focus sur la lutte contre le tabac, le comité de pilotage et de suivi relève que «compte tenu de l’état actuel de la lutte antitabac en Algérie, force est de constater qu’elle peine à apporter les résultats escomptés dans l’application des six mesures de la stratégie Mpower de l’OMS» et de la convention-cadre antitabac de l’OMS.

Le comité signale qu’en termes de surveillance, les enquêtes qui renseignent sur la tendance du tabagisme et les différents indicateurs épidémiologiques «ne sont pas réalisées régulièrement».

A propos de la protection des non-fumeurs, le comité signale que 20 ans après la signature de la CCLAT, l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics, qui est le premier signal de l’engagement d’un pays dans la lutte antitabac, «n’est pas rigoureusement appliquée». Comme c’est le cas également pour la charte «Hôpital sans tabac», signée par les structures de santé et en particulier par les hôpitaux, qui «n’est pas respectée».

Concernant l’aide au sevrage tabagique, les rédacteurs du rapport relèvent que des efforts ont été consentis avec l’appui de l’OMS pour élaborer une stratégie nationale et un guide d’aide au sevrage tabagique. Ce guide est destiné à l’usage des professionnels de la santé, et plus particulièrement à ceux chargés de faire fonctionner les unités d’aide au sevrage tabagique qui, elles, «ne sont toujours pas opérationnelles».

Quant aux mises en garde et avertissements sanitaires sur l’emballage des produits du tabac, les dispositions réglementaires «ne sont pas totalement respectées. «Elles doivent imposer un intérêt plus vif et un suivi plus rigoureux de cette mesure par les secteurs les plus concernés», signale le comité de pilotage et de suivi.

Et d’ajouter que «les avertissements sanitaires ont pour vocation de dissuader les jeunes de commencer à fumer et les fumeurs avérés de continuer à fumer. Ils sont un complément de la sensibilisation et de l’éducation du public, notamment des jeunes scolarisés». Cette action est particulièrement prise en charge par les associations de malades atteints de cancer, qui sont représentées au niveau du comité de pilotage et de suivi du Plan national cancer 2015-2019, précise-t-on.

Par ailleurs, en termes d’augmentation des prix des produits du tabac, qui est en même temps une exigence économique et un des moyens les plus efficaces pour réduire la consommation de tabac, «le niveau de l’augmentation du prix de la cigarette en particulier n’est pas à la hauteur des niveaux requis» pour diminuer la consommation et rendre inaccessible le tabac aux plus jeunes, ajoute le comité.

A noter que la Convention-cadre de la lutte antitabac de l’OMS (CCLAT), qui a été adoptée dans 182 pays, dont l’Algérie, exige de ces pays de mettre en place, dans les délais prévus, toutes les mesures de lutte antitabac qui ont pour but de diminuer à la fois l’offre et la demande en matière de tabac.

Ces mesures, qui sont de nature contraignante pour la majorité d’entre elles, font intervenir une action intersectorielle coordonnée en concertation avec la société civile.

Il y a un ensemble de 6 mesures (mesures de la stratégie Mpower de l’OMS) pour lesquelles un suivi est mis en place afin de surveiller les progrès de la lutte antitabac et que l’Algérie s’est engagée à mettre en œuvre. 

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